"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Tout chemin mène au gouvernement

mardi 6 novembre 2007, par Arimi Choubadé

Rédigé le 06 novembre 2007, In le Nokoué

 

Une entrée à la Kouchner. Professeur, écrivain, chroniqueur de médias, militant des droits de l’homme, incarnation de la société civile, admirateur du changement, aujourd’hui ministre. Gbêgnonvi enfin au gouvernement. La chose aurait pu arriver entre 1991 et 1996 que cela ne surprendrait personne. Ayant été longtemps considéré comme un supplétif de luxe des Houézèhouè (le parti de la Rb des Soglo) avant de se révéler par la suite un anti-Kérékouïste résolu.

Sur le fond, c’est une bien bonne nouvelle pour le changement. Une meilleure trouvaille que les Alexandre Hountondji, Emmanuel Tiando, Soumanou Toléba et autres Félix Hessou dont les accointances avec l’ancien régime sont de notoriété publique. Tout le contraire de ce chroniqueur enflammé qui a difficilement fait son deuil de la défaite de Soglo en 1996 et n’a pas hésité à s’en prendre carrément à tous les électeurs ayant fait le choix de Kérékou contre Hercule à l’époque. La ligne n’a vacillé à aucun moment durant la décennie de toutes les dérives de la gouvernance. Certains messages du changement auraient été mieux perçus s’ils étaient portés par des gens capables de se prévaloir d’une distance voire une opposition vis-à-vis du « gouvernement autrement » et du « Bénin du futur ».

Je vois d’ici la cohorte d’opportunistes qui glose déjà sur une certaine consécration de la société civile. Oubliant que lui, il avait un passé activiste (partisan) qui n’avait rien à envier à celui d’un Candide Azannaï, d’un Georges Guédou ou d’un Guy Adjanohoun. Il ne lui manquait peut-être que la figuration sur une liste de candidature ou la carte du parti. Sur le même registre que l’autre célébrissime pourfendeur du « Vrai visage du Caméléon », Janvier Yahouédéhou.

On attend que la nouvelle recrue du gouvernement du changement dévoile lui-même son propre agenda. Une remise en cause des anciennes convictions au nom du politiquement correct ou un assaut en bonne et due forme des citadelles jusque-là imprenables de l’ordre établi depuis lors ? Se souviendra-t-il de ses enjambées précipitées Place de l’Etoile rouge après une charge de la police venue disperser une manifestation pacifique citoyenne ? Ou rejoindra-t-il tout bonnement les marcheurs-remercieurs au nom de la solidarité gouvernementale ?

C’est à espérer que lui comprendra mieux la désespérance de ceux qui réclament des espaces de liberté et de pouvoir à travers l’application du droit des opposants par exemple. Qu’il ne se laissera pas griser par la tonitruance des cortèges et des sirènes. Et qu’il ne sombrera pas dans un grand écart comme justement Kouchner de plus en plus décrié par ses camarades de l’humanitaire depuis qu’on l’a installé au Quai d’Orsay.

Une parfaite maîtrise du lyrisme n’est pas forcément un atout pour un promu sur la scène politique. Surtout pour quelqu’un qui a toujours gardé une dent pourrie contre la « vieille classe politique » et qui se retrouve ministre à l’âge de la retraite.

Ha ! la politique ! Qu’on y vieillisse ou qu’on y entre vieux : du pareil au même.



07/11/2007
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