engrenage émergent
Le règne des fanatiques
mardi 15 juillet 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 15 juillet 2008
Le pouvoir ne cède rien. Installation des
conseils municipaux, crise à l’Assemblée nationale, la crise sociale, la faim
qui gagne le Bénin profond, panne du dialogue national, échec du forum sur la
vie chère. Pas question de transiger avec des mécréants. La rhétorique en vogue
à
Vue sous cet angle l’échec, la démarche de la
conférence des présidents de l’Assemblée nationale était prévisible. Les
honorables ne devaient pas espérer une décrispation du climat politique
national dans un contexte de talibannisation accéléré du régime. Sauf qu’il ne
s’agit pas, ici, de mollahs enturbannés comme en Iran ou en Afghanistan mais de
pasteurs investis de la mission de poursuivre l’ « encadrement spirituel »
du chef de l’Etat. Des encadreurs convaincus de leur invincibilité grâce
« au sang du Christ ».
Comme on le sait, les fanatiques religieux,
qu’ils soient mahométans ou chrétiens, n’ont jamais été des démocrates. Les
livres saints sont truffés de légende sur les faibles ou des minoritaires
triomphateurs d’impies majoritaires et relativement plus forts. Le combat entre
le géant Goliath et le frêle David est l’illustration parfaite de la
manifestation du miracle divin et de la force de la foi. Que les députés aient
basculé majoritairement dans la contestation ; que toutes les centrales
syndicales aient entonné ensemble la fronde collective contre le
gouvernement ; que le peuple profond clame sa misère ; aucune
conséquence tant que « Dieu serait avec le changement ».
Tout le problème du Bénin sous Yayi Boni réside
dans cette conception religieusement étriquée des rapports de force. Dieu est
majorité, pouvoir, puissance. Or le propre du fanatique, c’est de
s’autoproclamer le plus proche de Dieu. Les autres, à savoir G4, G13 et Force
Clé sont destinés aux flammes éternelles de l’enfer. Pourquoi donc accéder à
leur demande de dégel, de normalisation et de décrispation de l’environnement
politique et social ? Le mépris avec lequel les préoccupations des membres
de la conférence des présidents a été accueilli par le président de
L’Etat-Fcbe ne revendique donc pas une majorité
démocratique. Il se satisfait de ce qu’il pense être la félicité divine. Les 24
communes bloquées ne devraient pas tomber sous la dominance de cette vieille
classe politique trempée dans le péché depuis des années. N’est-ce pas pour
cette raison que la providence a envoyé le docteur-président sauver la nation
en perdition ? Du sang peut couler pour cela comme c’est déjà le cas à
Avrankou, à Kétou, à Glazoué. Le prix à payer pour faire accéder le pays à
l’émergence promise. Un indicateur éloquent pour les naïfs qui pensent que
l’envoyé de Dieu se soumettrait sans résistance au cas où des mécréants le
déclareraient vaincus en 2011.
Rien qu’à y penser, on se demande comme se
défaire des fous de Dieu qui nous gouvernent sans la majorité des élus,
l’adhésion des populations, la paix sociale, le pain quotidien, l’eau et la
lumière.
Un véritable engrenage.
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