"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Tractations politiques :

 Il se trame quelque chose entre Yayi, Salé, Dayori et Gbadamassi

23 octobre 2007 - La Presse du jour Depuis la mise sur pied du bureau de l’Assemblée nationale, les Béninois ont compris que c’est le parfait amour que filent le Chef de l’Etat et certains députés en l’occurrence Gbadamassi, Salifou, et Dayori. Les événements survenus ces derniers jours entre les intéressés et le premier magistrat laissent croire qu’un scandale politique est en gestation. Que se passe-t-il réellement entre Boni Yayi et ces trois députés ? La question mérite d’être posée simplement parce que, a priori, on ne peut rien soupçonner. Les interventions des députés en question au parlement témoignent au moins de leur bonne foi à soutenir l’action gouvernementale. Dans la même logique, tous leurs proches contactés affirment que tout se passe bien entre eux et le chef de l’Etat. Des réactions qui pourtant cachent bien un malaise.


En effet, une rencontre de « crise » a eu lieu au Palais de la présidence de la République la semaine écoulée. Une rencontre d’échanges, ont dit certains. A cette rencontre étaient présents les trois députés, le Chef de l’Etat et le ministre de la défense. Que se sont-ils dit pendant près de deux heures ? Black out pour le moment. Seulement, selon des sources dignes de foi, le fait que cette rencontre avec le Chef de l’Etat soit précédée d’une autre avec certains gradés de l’armée est suspect et cache bien quelque chose. Certainement que le temps nous permettra de tout comprendre. Mais déjà, certains observateurs avertis évoquent des pistes non moins négligeables.

La première, c’est qu’il n’y a l’ombre d’aucun doute que aujourd’hui Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Antoine Dayori constituent les nouvelles forces politiques émergentes du septentrion. Ils l’ont démontré face à l’artillerie Fcbe lors des dernières élections législatives. Ils auront encore l’occasion de le démontrer très prochainement au cours des communales qui s’annoncent.

L’autre vérité aussi est que, aujourd’hui, il suffit de quantifier la représentativité de ces trois hommes pour dire que Boni Yayi, malgré tout, n’a pas réussi à avoir la main mise sur le septentrion. Deux éléments qui font que l’entourage du Chef de l’Etat n’a pas le cœur tranquille.

Conséquence, autant ces hommes politiques aux dents longues font tout pour montrer leur appartenance sans réserve à la grande famille de la mouvance, autant on voit en eux des leaders à craindre, parce que, sur le terrain, ils se sont imposés. Et qu’ils choisissent, par-dessus tout, de se mettre ensemble, c’est qu’il y a matière à s’inquiéter pour un pouvoir qui veut, du sommet à la base, avoir tous les pouvoirs et tout contrôler. Plus rien ne peut arrêter Boni Yayi, avaient tôt fait de prophétiser certains. Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Antoine Dayori sont-ils aujourd’hui aux yeux du pouvoir les seuls hommes politiques à même de faire échec aux visions hégémoniques du Chef de l’Etat ?

Veut-on les obliger à entrer pour de bon dans les rangs, au besoin par la force ou le pouvoir veut-il aller à la douce, conscient qu’il est de la capacité de nuisance de ces hommes politiques ? Les prochains jours nous édifieront. A moins que les intéressés choisissent de parler. Mais ce qui est constant et troublant, c’est la présence de ceux-là qu’on peut considérer comme des « intrus », du fait de leur statut, dans le jeu. Un jeu bien flou faisant transparaître des évidences, mais qui oblige à avancer avec grande prudence.

Marie Richaérd Magnidet



23/10/2007
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