Trafic d'influence à Tchaourou :
11 décembre 2007 - La Presse du jour
Un citoyen sommé de quitter sa parcelle
Une situation d’abus de pouvoir, frisant la violation des droits de
l’homme, se pose actuellement à Tchaourou, village natal du Chef de l’Etat. Une
piste d’atterrissage d’hélicoptère serait aménagée près de la brigade de
gendarmerie. Et le propriétaire qui se trouve entre la brigade et la parcelle
aménagée est invité à déguerpir. Mais ce dernier s’y oppose. Pourvu que le pouvoir
n’utilise pas la force pour le déloger.
Un
propriétaire ayant une parcelle non loin de la brigade de Tchaourou est invité
depuis peu à déguerpir. La raison est qu’une piste d’atterrissage aurait été
aménagée pour la descente de l’hélicoptère du Chef de l’Etat chaque fois qu’il
viendra chez lui à Tchaourou. Mais au lieu qu’après sa descente le Chef de
l’Etat contourne le terrain d’un citoyen béninois qui est là depuis des années,
il a été demandé au propriétaire de déguerpir. La parcelle en question se trouve
entre la brigade de gendarmerie et le lieu aménagé pour faire descendre
l’hélicoptère. Les émissaires envoyés au propriétaire de la parcelle ont obtenu
une réprobation ferme. Ce propriétaire leur a demandé si c’était le Chef de
l’Etat Boni Yayi qui lui demandait de déguerpir. Immédiatement, il a pris des
voyages de sable et a déjà fait des centaines de briques pour mettre en valeur
sa parcelle acquise depuis des années. Il a crié à une violation et à un abus
de pouvoir. Car, il ne comprend pas pourquoi on a choisi de venir implanter une
piste d’atterrissage d’hélicoptère non loin de sa propriété. Mieux, il s’est
demandé pourquoi, après la descente de l’hélicoptère, on ne peut pas contourner
sa parcelle et on veut le faire partir pour utiliser sa propriété comme un
passage. « Est-ce parce que Boni Yayi est devenu Président qu’il veut me
déloger »s’est demandé le propriétaire. En ce jour de commémoration de
l’adoption à l’international de la déclaration universelle des droits de
l’homme, les Béninois doivent pouvoir réfléchir sur les différentes menaces qui
pèsent sur le Bénin depuis l’avènement de l’actuel régime où, chaque jour, on
déplore de plus en plus, des bavures, des violations des droits de l’homme et
l’ingérence de l’Exécutif dans le judiciaire. Doit-on renvoyer un citoyen de sa
terre parce que le Chef de l’Etat veut utiliser le terrain de ce dernier comme
passage ? Les défenseurs des droits de l’homme et des peuples doivent
redoubler de vigilance pour éviter au Bénin de retomber dans les erreurs du
passé.Ce qui se passe aujourd’hui interpelle chacun et tous ceux qui ont
souffert pour l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit qui sont
menacés chaque jour.
Euloge
Badou
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