Violence émergente
Force reste à Fcbe
jeudi 5 juin 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 05 juin 2008
Là où Yayi recule, Fcbe passe. Il lui fallait
exécuter par elle-même ces propres mots d’ordre face à l’incapacité notoire du
gouvernement. Incapables, ces pleutres de préfets, de faire appliquer la fatwa
du regroupement politique présidentiel frappant d’indignité des conseils
municipaux parce que mal élus selon des critères propres aux caurisants.
Heureusement qu’il existe des soudards, des trafiquants de produits pétroliers,
des repris de justice, des contrebandiers de tout acabit. Eux au moins arrivent
à tenir en respect gendarmerie, police et armée nationales. Des marginaux de la
légalité, ennoblis par leur positionnement sur les listes électorales de
l’émergence.
La charte du gouvernement ? Il manquait à ce
torchon un point essentiel : le transfert de l’autorité de l’Etat.
Désormais, c’est fait. Le temps d’une installation des conseils municipaux,
l’Etat-Fcbe a fait admirer sa toute puissance. Echaudé par l’engueulade
solennelle du président du groupe parlementaire Prd, le docteur-président a dû
appeler à la rescousse les supplétifs de service. L’ordre illégal donné aux
préfets de ne pas procéder aux investitures prohibées de maires supposés
hostiles a été tout simplement communié en blanc seing aux fauteurs de
troubles. L’habillage quant à lui a néanmoins subi une aseptisation de
circonstance.
Au départ, les insurgés arboraient fièrement le
pavillon Fcbe, sans aucune pudeur. Une stratégie en lente évolution. Désormais,
les péroreurs se réclament être des représentants de la population. La mutation
possède une vertu de dilution du champ d’identification des vandales. Sait-on
jamais, un procureur « fou » pourrait se hasarder à ouvrir une information
judiciaire contre X. On connaît la rigueur de la législation anti-casseur
vis-à-vis des amateurs de la délinquance en bandes organisées. Les protections
politiques ne marchent pas à tous les coups et avec tous les magistrats.
C’est évident que cette forme de lutte politique
ne figure pas encore dans le lexique de la classe politique traditionnelle, la
vieille, très attachée à l’Etat de droit et à la légalité républicaine. Ce qui
explique la surprise et l’absence d’une contre-attaque à la mesure des provocations
enregistrées à Malanville, Kétou, Abomey-Calavi, Sèmè-Kpodji, Kandi, Avrankou
et consorts. Ils avaient pensé que les gendarmes de Sèmè-Kpodji allaient se
détourner quelques secondes de la perception des jetons de patrouille auprès
des automobilistes pour venir au secours des nouvelles autorités municipales
élues et empêchées de prendre fonction.
Les Béninois ne se méprennent pas sur la finalité
de l’instauration de ces milices déguisées dans les localités hostiles aux
forces politiques du pouvoir en place. Nul doute que cette armée de soudards se
trouve en plein rodage. D’ici le rempilage de Yayi Boni en 2011, elle aurait pu
être plus structurée, plus équipée, plus sure de son impunité et prête à
frapper partout où besoin se fera sentir. A côté de ce qui s’annonce à
l’horizon, les blocages improvisés au lendemain de la proclamation des
résultats de
Du sang, du sang et du sang. On n’en a beaucoup
parlé à l’évènement du changement. L’heure d’en voir enfin la couleur est pour
bientôt. En 2011 ?
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