Vol déguisé ou
19 février
Arimi CHOUBADE
Ils sont coupables d’avoir raison. Victimes d’un dénie de
jouissance sur des droits légalement acquis. Enseignants et médecins grévistes
résument à eux seuls l’incurie de la gouvernance. Privés de la juste rémunération
pour un service déjà rendu à l’Etat-employeur. Pendant que les rentiers
multiplient les gratifications et les bonifications sur la base du fruit du
travail des autres. Propagande, désinformation, désinvolture et paresse
intellectuelle se chargent de rallier la masse ignorante à la fausse accusation
: la minorité des travailleurs prendraient en otage les 7 millions de Béninois.
Les gens sensés savent que le contrat entre l’Etat et ses agents
travaillant à son compte n’est pas de la même nature que celui qui le lie au
reste de la population. La traditionnelle dialectique entre le droit et la
morale – avec le droit dans le camp des travailleurs et la morale du côté de la
population. Dans un exercice d’hiérarchisation l’universalité appartient au droit.
Quand la morale catholique s’oppose à celle islamique au sujet de la polygamie
par exemple, c’est la loi de
Pour en revenir à notre sujet, il est clair que l’Etat est
redevable prioritairement aux travailleurs à qui il est en relation de travail
avant artisans, paysans, femmes des marchés, zémidjans et consorts. L’agent
public produit de la richesse pour le compte de l’Etat contrairement aux autres
qui jouissent de la liberté d’entreprise. L’Etat agit sur les populations par
l’intermédiaire de ses agents. Le docteur-président ne peut atteindre les
paysans de Tchoumi-Tchoumi ou de Vakon en jetant de l’argent par la fenêtre à
partir de son bureau de
L’imbrication des deux notions, Etat-fonctionnaire, ne se prouve
plus dans un pays où les gens marchent sur leurs pieds. Seule la propagande
arrive à trouver des interstices entre les deux. Yayi Boni ne peut faire voler
ses hélicoptères sans les approvisionner en carburant. De même qu’il ne peut
parvenir à satisfaire convenablement les populations sans des fonctionnaires
décemment payés. Ce n’est pas le docteur-président qui enseigne, assure la
sécurité, soigne, encadre les paysans. Aimer son peuple c’est satisfaire
d’abord ceux par qui on prétend leur amener le mieux-être. S’il ne reste qu’un
seul franc au trésor public, ce franc revient en priorité aux fonctionnaires
publics et non autres citoyens aussi nécessiteux qu’ils puissent être.
Comme cette chronique se veut être celle de la clarification de
quelques notions de gouvernance attardons-nous à celle de contribuable. En
réponse à la théorie sur le trésor public qui nous appartiendrait à tous. Soit.
Sauf que les ressources en question ne proviennent pas de philanthropes
désintéressés. Elles résultent des fruits de services consommés par chaque
citoyen : santé, éducation, sécurité, environnement etc... Des services assurés
en réalité par les agents de l’Etat actuellement livrés à la vindicte
populaire. Les impôts et autres taxes payés au trésor public ne sont donc pas
des dons, encore moins des cotisations. Mais des compensations pour service
rendu par l’Etat à travers ses agents. Au vu de tout cela, on se demande qui
est l’otage et qui est le preneur d’otage ?
Les preneurs d’otage, on peut les chercher du côté des
ministres, des conseillers à la présidence et autres commis dont les émoluments
n’arrêtent de grimper au fur et à mesure que le peuple de la misère et des
souffrances gronde.
Du vol légalisé…
A découvrir aussi
- Au delà de l’opposition…
- Premier suporter des Ecureuil ou Premier profiteur de leurs vic toires ?
- La chronique de l'abé
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1364 autres membres