"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Premier suporter des Ecureuil ou Premier profiteur de leurs vic toires ?

Les grands déserteurs

jeudi 31 janvier 2008

Arimi COUBADE

Rédigé le 31 janvier 2008

 

Place à l’introspection, maintenant que la compétition est terminée. La chianlis à bon rôle de s’en prendre aux pauvres garçons livrés en pâture aux galactiques de la Côte d’Ivoire, du Nigeria et du Mali. Eux au moins ont eu le courage d’aller au charbon bien qu’on leur prédisait l’enfer sur la pelouse verte. Et les autres, les déserteurs, et pas des moindres, à commencer par le premier des supporteurs, le docteur-président ?

Dans la tête du public béninois, des supporteurs, de l’encadrement technique et des joueurs eux-mêmes, les gradins devraient accueillir lors des différents matches des Ecureuils, le président de la République. Ce dernier ne rate aucune occasion d’exhiber sa fameuse clé de chambre d’hôtel à Accra. Ce, avant même la fin des matches aller des éliminatoires. Puis, patatras à la veille du départ des enfants. La désertion du chef de l’Etat a presque éclipsé celle non moins retentissante de Mouri Ogoubiyi repêché à la rocambole au détour d’un conseil des ministres extraordinaires tout aussi rocambolesque.

Les professionnels du lynchage sur le pauvre Chitou Rachad feignent d’oublier tout le fétichisme entretenu autour du Onze national à des fins politiciennes. On passe volontiers par perte et profit la grosse frustration provoquée sur la personne de Oumar Tchomogo après le retour victorieux contre la Sierra Léone. Le complaisant penalty du docteur-président du match d’exhibition de Kouhounou a eu plus d’échos que les deux buts marqués par le capitaine des Ecureuils. Les enfants étaient encore à se demander comment rejoindre Cotonou sain et sauf à partir de la Sierra Léone quand laudateurs et courtisans ont investi le domicile du chef de l’Etat pour le remercier de « sa qualification ».

Tout le monde aurait remarqué la faible mobilisation populaire autour de nos ambassadeurs comparativement à l’édition 2004. À quoi bon s’activer puisque que les projecteurs ne s’ébranlent que pour un seul homme proclamé supporteur N°1 ? Il a les moyens de s’offrir une célébration en direct, la qualification à la Can et de se prendre une chambre d’hôtel plus d’un an avant la compétition. A côté de ce supporter-là, les autres ne comptent que pour de la figuration.

Cela ne gênerait aucun Béninois que le chef de l’Etat éprouve un faible pour le foot national. Sauf si l’ébauche d’intérêt n’est conditionnée que par les victoires des buts de Tchomogo, de Mouri ou de Omotoyossi. Ces derniers comprendront par eux-mêmes l’engouement qu’ils peuvent susciter selon qu’ils engrangent les succès ou les échecs. Un sommet de la Cedeao a été sacrifié juste pour la remise de drapeau. Au risque de heurter des susceptibilités institutionnelles avec le président de l’Assemblée nationale. Ces jeunes gens adulés à leur départ n’ont vu personne à qui remettre le drapeau à leur retour. Ils ne valent pas un boycott de la grande messe de l’Ua et Mathurin Nago n’a aucune envie de se voir dégonfler de nouveau au dernier moment pour une question de préséance médiatico-politique.

Pour la gouverne des détracteurs du Onze, qu’ils retiennent que comme les artistes les joueurs ne meurent jamais. Même si Chitou raccroche aujourd’hui ses prouesses resteront dans la légende du foot béninois. Et en matière de longévité, Chitou comme Tchomogo, Ogoubiyi ou d’autres ont vu passer nombre de ministres, de présidents de la Fédération béninoise de foot, d’entraîneurs, d’encadreurs, de profiteurs et même de présidents de la République. Et on peut être sûr qu’ils en verront d’autres.

Bravo, Ecureuils !



04/02/2008
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