Y a -t-il un pilote dans cet avion ?
16 juillet 2008
C’est la conclusion que
l’on peut retenir au lendemain du forum sur la cherté de la vie et avec la
vérité des prix publiés par le conseil des ministres. Tout coûte cher. Le
ciment est à 80.000 Fcfa la tonne, le pétrole lampant 400 Fcfa le litre,
l’essence 650 Fcfa le litre, le gasoil 640 Fcfa le litre, le mélange 720 Fcfa
le litre et le gaz domestique 550 Fcfa le kilogramme.
C’est clair que les prix de toutes les denrées
de grande consommation vont flamber. Le maïs, le riz, le pain même le piment ne
seront plus à la portée du Béninois moyen. Le transport des biens et des
personnes va coûter désormais les yeux de la tête. Bref, le panier de la
ménagère va s’alléger de façon drastique et le pouvoir d’achat va se réduire
comme une peau de chagrin. Ainsi, on pourra constater à souhait que la vie sera
plus dure, plus difficile pour les Béninois. Ce sera le changement. Mais pas
celui prôné jusque-là par le Dr Yayi Boni et qui a fait rêver des millions de
Béninois. Ce sera le changement que tout Béninois de quel que bord qu’il soit
va combattre jusqu’à la dernière énergie. Parce que tout simplement, le
changement, le vrai, celui qui est désiré par le peuple tout entier aura été
dénaturé, plombé. Et pour cause. Le gouvernement du changement s’est trompé
dans son diagnostic. En effet, il n’a pas été en mesure d’identifier à temps
les causes de la crise économique et alimentaire qui secoue le Bénin et les
pays africains. Pendant six mois, il nous a rabâché les oreilles en parlant de
crise conjoncturelle. Une kyrielle de mesures ont été alors prises (subventions
des produits de première nécessité, allègements fiscaux tous azimuts) à coups
de milliards pour faire face au phénomène. Quatre vingt milliards de francs Cfa
ont été engloutis en vain dans la résolution de la crise. On faisait croire aux
Béninois que leur pays était la citadelle que cette crise ne pouvait jamais
ébranler. Malheureusement, le résultat escompté n’a pas été atteint. Le Bénin
est assis dans la crise. Car à mauvais diagnostic, naturellement mauvais remèdes.
Cette vérité est aussi manifesté en médecine qu’en économie. On comprend alors
que le mal s’aggrave, entraînant des conséquences incalculables. C’est après
cela que les gouvernants donnent l’impression qu’ils ont pu identifier le type
de crise. On parle maintenant de crise structurelle qui se manifeste par la
stagnation de la croissance qui coexiste avec l’inflation. Cette nouvelle
qualification de la crise est à l’origine des nouvelles mesures prises par le
gouvernement du changement. Les prix des denrées de grande consommation ont été
réajustés. Et le constat est que le réajustement des prix signifie la flambée
des prix pour ne pas dire vérité des prix. A quand la fin de la vérité des
prix ? Devons-nous attendre encore six autres mois pour voir une nouvelle
qualification et de nouvelles mesures, certainement plus corsées ? En
tout cas, le vrai changement a du mal à prendre de l’envol. Il a du plomb dans
les ailes.
Maximin Tchibozo
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