YAYI dresse le portrait robot des nouveaux comploteurs de la république
Sans le nommer…
11 janvier
Arimi CHOUBADE
Coupable de manipulation de la douane béninoise. Il, un homme d’affaires. Portrait-robot relayé par de nombreux dignitaires du régime du changement à commencer par son grand chef. Ceux qui ont entendu le chef de l’Etat lors de sa tournée dans le Zou savent désormais qu’il existe un saint Mathieu national spécial, mécène-protecteur-propriétaire des douaniers. Sur son ordre la fronde anti James Sagbo a atteint des proportions qu’on lui connaît. Une semaine de déstabilisation du cordon douanier, un affrontement armé manqué de justesse et des milliards en fumée.
Les statisticiens se chargeront de déterminer l’équivalence en nombre de maternités, d’écoles, de centres de santé, de matériels didactiques, de pistes rurales dont la réalisation se trouve définitivement compromise du fait de cette crise. Les faibles qui trinquent pendant que les géants s’exercent au jeu du gonflement des biceps. En fait, on peut se faire une idée de ce que le pays perd dans cette ténébreuse histoire. Par contre, du gouvernement avec son joker conspué d’une part et de l’homme d’affaires avec ses « amis instrumentalisés » d’autre part, on ne saura jamais qui a gagné.
Sous réserve de l’avis des syndicats de la douane sur les commentaires du pouvoir à propos des motivations voilées de leur mouvement, la préoccupation de l’opinion sur les éventuels dessous des autres foyers de tension sociale est loin d’avoir été élucidée. On veut bien connaître le profil de celui (ou ceux) qui est en dessous de la paralysie des instances judiciaires du fait de la grève des magistrats. Peut-être existe-t-il par ailleurs quelqu’un qui finance les mouvements des enseignants.
D’un côté, donc, un gouvernement presque en aveu d’impuissance face à une puissance d’argent qui régente des pans entiers de l’administration publique. Image très détestable de cet Etat du Bénin qui clame tous azimuts son grand rêve d’émergence mais qui se rapproche davantage d’une jungle peuplée de vulgaires cannibales s’employant à se dévorer mutuellement. A l’opposé de la gouvernance concertée théorisée à souhait à travers le lyrisme officiel. Une nouvelle donne dont on ne perçoit pas encore les dommages collatéraux notamment dans la réactivité des investisseurs privés nationaux ou étrangers sur le sujet.
Jusque là, la rhétorique du complot a été laissé à la charge des courtisans et autres zélateurs. Les apatrides engagés dans la déstabilisation des institutions républicaines dans les chancelleries étrangères ; les faux mouvanciers comploteurs sournois ; les hommes d’affaires fraudeurs ; les journalistes de l’opposition. La corvée de la caricature avait épargné la haute sphère du pouvoir. Yayi Boni a pu continuer à planer relativement au dessus de la mêlée, mis à part ses virées électorales à répétition notamment lors des législatives et de plus en plus visibles à l’approche des municipales. Cette fois-ci, les amarres sont rompues en attendant qu’un nom soit mis sur le portrait-robot.
Une nouvelle ère de confrontation directe où tous les coups sont permis est inaugurée. James Sagbo est installé malgré l’hostilité ambiante. Et les syndicats de douane sont loin d’avoir dit leur dernier mot.
On est entré dans cette chronique par un mystère. On en sortira également par le même mystère. Aux auteurs du portrait-robot de le nommer.
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