"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

A la suite de la décision de la Cour d’appel,

LE BENINOIS LIBERE  - - 5 février

Le Gouvernement humilié, veut se pourvoir en cassation

(le ridicule ne tue vraiment pas)  

Le général Kérékou avait-il réellement mesuré le sens de sa phrase selon laquelle ‘’le Bénin a toujours étonné le monde’’ ? La question revêt aujourd’hui un sens particulier au regard de certains actes que pose le gouvernement depuis peu. La sortie calamiteuse de Me Lionel Agbo au sujet des ‘’dérives’’ de la presse est assez illustrative de la tournure ubuesque que prend le Changement. Autrement, comment comprendre qu’aujourd’hui le gouvernement adopte un comportement de charognard en se livrant à une espèce de curée sur les ‘’dépouilles’’ laissées par le régime défunt. Ce constat doit inciter à réfléchir car il faut bien se demander ce qui fait courir le Gouvernement dans l’affaire Fagbohoun.

L’acharnement du régime actuel contre l’honorable député du Madep est à un tel point qu’on oublierait que le contentieux juridique qui a eu lieu prend sa genèse et son développement sous Kérékou. Pourquoi alors le gouvernement fait une fixation quasi obsessionnelle sur cet homme ? Ce que l’opinion publique attend aujourd’hui c’est de voir le gouvernement à l’œuvre dans le processus de réhabilitation de la Sonacop et non des persécutions qui ne constituent au demeurant que des écrans de fumée destinés à détourner l’attention sur des dérives bien inquiétantes. Tous les spécialistes de droit se sont accordés sur le caractère illégal de l’arrestation et de la détention de l’Honorable Fagbohoun. On comprenait que les contingences politiques avaient pu conduire l’ex régime à pratiquer des représailles sur celui qu’il présentait alors comme son allié. Mais une fois Kérékou parti, pourquoi le Changement a-t-il considéré cette affaire comme son patrimoine ?

Les choses seraient moins graves si une fois la décision de la Cour d’appel rendue, le gouvernement aurait pris acte de la nouvelle donne et se serait résigné à ranger ses armes. Que non ! Il n’a tout simplement rien trouvé de mieux que de se lancer dans un baroud de déshonneur en se pourvoyant dans une ridicule cassation. On peut se féliciter aujourd’hui que le droit a enfin été dit dans cette affaire mais s’inquiéter du recours du gouvernement qui n’est en réalité que l’expression de sa conception passionnelle du pouvoir. A travers son comportement, le gouvernement affiche en réalité sa détermination d’empêcher l’Honorable Séfou Fagbohoun de siéger à l’Assemblée nationale et de jouer de ce fait son rôle de représentant du peuple.

Au bout du compte, ce qu’il y a lieu de retenir dans cette tragi-comédie que livre le gouvernement, c’est son incapacité à appréhender la démocratie comme un facteur de libération et d’épanouissement de l’homme.



05/02/2008
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