Affaire Barthélemy Godonou et consorts
Le
pire a été évité de justesse, suite à l’arrestation de l’un des barons du Parti
du renouveau démocratique (Prd), Barthélemy Godonou, et de ses co-accusés. Ils
ont été soupçonnés d’être à l’origine de la mort de Latif Latoundji. En raison
de la délicatesse de ce sujet, le pays aurait pu être embrassé, si le peuple
béninois n’était pas pacifique. Les informations recueillies sur le terrain ont
démontré que M. Godonou a été arrêté, (sinon enlevé), de manière
irrégulière. Ce qui est une pure violation de la loi et des droits de l’homme
au Bénin. Comme on pouvait l’imaginer, les militants du Prd, las du harcèlement
dont sont victimes leurs responsables depuis l’ère dite de changement du
Président Boni Yayi, sont descendus dans la rue pour protester contre l’injustice.
La ville de Porto-Novo a été militanisée. Et pourtant, ils ont maintenu leur
forte mobilisation jusqu’à la libération de Barthélemy Godonou et consorts.
Telle que se déroulait la scène, beaucoup d’autres faits graves pouvaient avoir
lieu sur le terrain. Des affrontements tous azimuts entre militants Prd et Fcbe
pouvaient entraîner des dégâts graves pour la capitale. Partant de là, il
pouvait y avoir une généralisation de la crise dans plusieurs localités,
surtout que le pays traverse une crise politique terrible caractérisée par la
radicalisation des positions des uns et des autres. C’est pour dire qu’il
pouvait y avoir des actions de vengeance partout entre les sympathisants du
pouvoir en place et ceux de l’opposition. Si les Béninois n’étaient pas des
hommes de paix, il y aurait pu avoir des tensions partout dans le pays. Le pays
aurait pu être embrasé à partir de Porto-Novo. A ce niveau, il convient de
louer la sagesse des autorités à divers niveaux qui ont œuvré pour l’apaisement
de cette tension.
Conseils
au pouvoir Il est temps que le régime en place sache la valeur de la paix, sans
laquelle aucun développement n’est possible. Depuis un bon moment, le
changement multiplie des actes dangereux pour la stabilité du pays. Il y a
quelques mois, les Fcbe ont organisé une marche à Glazoué pour perturber une
réunion du G13 programmée depuis plus d’une semaine auparavant. Des
manifestations de ce genre sont légion. De l’autre côté, le harcèlement
politique est l’arme du pouvoir actuel pour créer des ennuis au Prd de Me
Adrien Houngbédji. Que veut le gouvernement pour ce pays avec la remise en
cause des acquis de la conférence nationale de février 1990 ? Difficile de
répondre à cette question. Au cours de ce grand rendez-vous historique, les
Béninois ont fait l’option de la paix. Depuis ce temps, les leaders politiques
en ont fait leur crédo, malgré leurs divergences politiques. Sur le terrain, la
bataille électorale se déroule d’habitude dans la concorde, la paix et la
tolérance. Il va falloir que les actuelles autorités du pays aillent à l’école
de l’Etat de droit.
Georges
AKPO
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