La
polémique sur les élections communales et locales se poursuit notamment
avec le feuilleton des accusations réciproques et le nouvel épisode
d’hier mercredi 23 avril 2008 à savoir la réaction de la Commission
électorale nationale autonome (Cena) suite aux accusations portées
contre elle par le gouvernement. C’est le coordonnateur au budget et au
matériel de l’institution Michel Makpénon qui apporte sa part de vérité
et confond le ministre des Finances Soulé Mana Lawani.
Un
face à face à distance, pourrait-on dire, après les sorties successives
du ministre des Finances et de l’économie Soulé Mana Lawani et du
coordonnateur au budget et au matériel de la Cena Michel
Makpénon. Ainsi, 48 heures après la conférence de presse de l’argentier
national pour donner sa version sur la gestion du processus électoral
et sur la préparation du scrutin du 20 avril dernier, on a eu droit à
un autre son de cloche. Ce qu’il y a lieu de comprendre est que chacun
se défend et rejette le tort sur l’autre en ce qui concerne leur part
de responsabilité dans les difficultés observées le jour du scrutin.
C’est Michel Makpénon qui est monté à son tour au créneau pour renvoyer
au gouvernement les accusations qu’il a eu à porter contre la Cena. D’entrée
le conférencier a pointé un doigt accusateur sur le ministre des
Finances Soulé Mana Lawani qui, à ses yeux, ne maîtrise pas la chose
électorale. Il aurait dû aller à l’école de l’ancien ministre des
Finances Pascal Irené Koupaki, a semblé dire le coordonnateur au budget
de la Cena. Il indique que la Cena
2007 n’a pas eu autant de problèmes avec M Koupaki qui maîtrise son
boulot. Il ne fallait pas dire plus pour exprimer son idée et ce qu’il
pense de celui qui l’avait aussi accusé de ne pas être à la hauteur de
la tâche qu’on lui a confiée. Et puis, c’est du « tu me tiens et je te
teins ». A propos de la surfacturation dont le ministre des Finances a
accusée la Cena
dans le chapitre des bulletins de vote, le coordonnateur au budget
indique que c’est parce que le gouvernement n’a pas réussi à imposer
une imprimerie pour la confection des bulletins de vote qu’il tient ce
langage. Michel Makpénon, dans ses explications, laisse dans les
esprits que le ministre des Finances a fait rétention de vérité pour
n’avoir pas dit que le prix unitaire de 61,5 fcfa retenu n’est pas
tombé du ciel. C’est le meilleur prix qu’on pouvait accepter parmi les
différentes propositions reçues. La Cena
affirme avoir reçu plusieurs propositions et c’est celle de 61,5 fcfa
qui a été le moins disant. Michel Makpénon défie le ministre de citer
le nom de la société qui a accepté prendre le marché de confection de
bulletins de vote à 31 fcfa.
Cela
n’est pas possible, a-t-il confié. Il existe un manuel de référence des
prix en matière de matériels électoraux hérité de l’ancien ministre des
finances et auquel la Cena
a eu recours pour faire ses commandes. Nous n’avons rien inventé, a
martelé le coordonnateur au budget. Accusée par le ministre des
Finances de ne pas faire les appels de fonds avant d’avoir eu à
bénéficier des derniers décaissements, la Cena
s’insurge contre ces allégations. « Il s’agit de contre vérité », a
affirmé le coordonnateur au budget. Il accuse à son tour Soulé Mana
Lawani d’avoir rendu la vie difficile à la Cena
et d’être en partie à l’origine des difficultés vécues le jour du vote.
Ceci en ce sens que le ministre n’a pas eu la volonté de décaisser la
somme qu’il faut pour confectionner les isoloirs. Finalement ce
matériel n’a pas été réalisé. Le jour du vote les populations ont dû
fabriquer des isoloirs de circonstance pour garantir par endroits le
secret du vote. A propos du transport des matériels électoraux des
commissions d’arrondissement vers les bureaux de vote, le ministre des
finances a été désavoué par la Cena
qui l’accuse de ne pas maîtriser ce dont il parle. Lorsque Soulé Mana
Lawani affirme que des motos ont été mises à la disposition des
démembrements pour acheminer les matériels dans les bureaux de vote,
c’est de la désinformation, estime Michel Makpénon. Il s’agit plutôt
des engins que les membres Cea doivent utiliser principalement pour la
supervision de l’acheminement des matériels aux lieux du scrutin. Entre
autres, Michel Makpénon s’est prononcé sur l’affaire de vol de 50.000
cartes d’électeur pour laquelle il a été écroué. « C’est une histoire
inventée.. », a répondu l’intéressé.
Fidèle Nanga |