Après la sortie jeudi dernier de l’opposition
30-06-2008 | |
Yayi dans le dilemme Alors
que les supputations faisaient état d'une participation des membres du
G4, du G13 et des Forces clé à son prochain gouvernement, ceux-ci sont
sortis jeudi dernier de leur mutisme pour infirmer la chose et poser
une nouvelle fois leurs conditions. Du coup, le Chef de l'Etat se
retrouve à la croisée des chemins. Faut-il faire profil bas et composer
avec les opposants ou Continuer seul avec tous les risques possibles?
La voie du dialogue s'est davantage amenuisée entre le pouvoir en
place et le groupe des " opposants ". Le bout du tunnel qu'on croyait
proche pour Boni Yayi dans la formation de son prochain gouvernement
élargi à la vieille classe et alliés s'est encore éloigné. La sortie
jeudi dernier du G4, le G13 et Force Clé, n'était pas pour arranger
les choses. Ces derniers, ont une nouvelle fois, critiqué la gestion du
président Boni Yayi qui d'après leur déclaration, est caractérisée par
le double langage, la désinformation, l'incivisme, le non respect de la
Constitution et lois de la République. Ils estiment qu'il est pour
leur part important d'aller à un débat publique sur la gouvernance du
pays et rechercher ensemble des solutions idoines aux nombreux défis
qui se posent aux Béninois, au lieu de se partager les postes
ministériels et se taire. Voilà un message qui est assez clair pour le
Dr Boni Yayi. Les opposants ne veulent pas participer à un gouvernement
pour la simple forme. Dès lors, il s'offre au chef de l'Etat deux
options, l'une aussi risquée que l'autre. Composer et s'offrir en otage La
première de ces options est que le président Boni Yayi range son
orgueil, son amour propre et fasse siennes les remarques, les critiques
ainsi que les conditions du G4, G13 et Force Clé. Ce faisant, il
intègre dans son équipe des membres de ces regroupements politiques
afin qu'avec leur concours, il puisse redresser la barre et corriger le
tir. Le risque dans cette option est que le président Boni Yayi, en
allant vers ces forces politiques , renforce davantage leur position
sur l'échiquier politique national à l'heure actuelle. Ces derniers,
conscients de ce fait, ne vont sûrement pas se priver de dicter leurs
lois au président Boni Yayi qui se verra ainsi à leur merci. Plus
grave, rien ne lui garantit que le G4, le G13 et les Forces Clé vont
lui renouveler leur soutien en mars 2011. Par contre, ces regroupements
en acceptant aussi d'aller à un gouvernement d'ouverture suite à un mea
culpa du président Boni Yayi, courent le risque de se voir une nouvelle
fois confrontées à des promesses non-tenues. Faire cavalier seul mais à ses risques et périls L'autre
revers de la médaille, est que le président Boni Yayi fasse la sourde
oreille, monte sur ses ergots et refuse d'associer à la gestion du pays
les forces politiques opposées. Il devra donc tout faire pour
reconquérir les populations qui n'ont pas hésité à sanctionner sa
politique lors des élections municipales et locales de mars dernier
quoique disent certains. Cela passe par la résorption de la crise
alimentaire et autres difficultés dénoncées par les syndicats et la
classe politique. Ce la passe bien évidemment par la prise compte des
imperfections dénoncées dans la manière de gérer le pays depuis deux
ans. En choisissant cette option, le chef de l'Etat devra batailler
très dure pour reconquérir la confiance et l'estime presque perdues des
Béninois depuis quelque temps. Cela suppose également qu'il s'apprête à
faire face en 2011 à une forte coalition, celle-là même dont le soutien
lui valu son élection en 2006 Benoît Mètonou |
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