"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Après le décès de Abimbola Adébayo:

  Le Plateau en voie d’échapper à Yayi Boni

In le Matinal 19 juin 2008
Le département du Plateau est sur le point d’échapper à la mouvance présidentielle. La coïncidence entre le décès de l’honorable Abimbola Adébayo et le retour au bercail de l’homme d’affaires Séfou Fagbohoun sont autant de situations qui risquent de rendre désormais difficile le contrôle de cette région par le président Yayi Boni.

On s’achemine vers l’entière reprise en main du département du Plateau par le richissime l’homme d’affaires Séfou Fagbohoun. Et la disparition brutale du président du Rassemblement National pour la Démocratie (Rnd), l’honorable Abimbola Adébayo, figure de proue de la liste Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) dans la région de Kétou et dans les localités environnantes risque d’être un précédent grave pour la mouvance dans ce département. D’abord, c’est son parcours politique suffisamment révélateur qui a permis aux groupes politiques de la mouvance de glaner les quelques suffrages qui leur ont permis de gagner le seul siège de député pour la législature en cours. Son influence a aussi beaucoup joué lors des dernières élections municipales, communales et de la désignation des chefs de quartier et de village. Et l’homme, opérateur économique, a su se donner les moyens financiers nécessaires pour s’imposer efficacement aux vieux lourps de la classe politiques comme Antoine Kolawolé Idji dans le milieu. Il a su également prêter main forte aux autres mouvements politiques de la mouvance dans la région. Même s’ils ont perdu la mairie de Pobè au profit du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et celle de Kétou qui est en voie d’être récupéré par Madep, on retiendra tout de même que feu député Abimbola Adébayo Anani aura été pour beaucoup dans les résultats plus ou moins satisfaisants des Forces Cauris dans le département du Plateau qui jusqu’en 2006, était sous le strict contrôle du Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès (Madep). La première personnalité politique qui doit se frotter les mains pour avoir été libérée avec le décès de Abimbola Adébayo Anani dans les conditions actuelle reste, à coup sûr, son collègue Antoine Kolawolé Idji. Ce dernier qui est resté fidèle à la logique selon laquelle il faut désormais moraliser les élections dans le pays et que l’achat des consciences ne soit plus les moyens pour réussir les scrutins, a été, pendant tout le temps, fortement pénalisé par sa philosophie. Les résultats des Forces Cauris dans la région lors des deux dernières élections après le Général Mathieu Kérékou sont dus aux moyens utilisés et feu Abimbola Adébayo Anani qui aura été l’un des rares à savoir mettre la main à la porche pour repousser facilement les offensives Madep dans le milieu contre les compagnons de Kolawolé Idji. Sans oublier le poids politique incontestable de l’homme dont le président Yayi Boni a su profiter face à la machine électorale Madep. Un ensemble de moyens qui semble désormais voler en fumée avec la disparition de Abimbola Adébayo Anani au moment les éléments de sa mouvance ont désormais le regard tourné vers 2011.

La libération de Séfou Fagbohoun

L’autre grand handicap des Forces Cauris pour les projets politiques de l’avenir après le décès brutal de Abimbola Adébayo Anani est, qu’on le veille ou non, le retour de Séfou Fagbohoun dans le milieu. Déjà en prison, la gestion de la situation n’a pas été facile et la Fcbe ne peut plus compter gagner la mairie de Kétou. Même davantage la décision de la Cour Suprême. D’ailleurs, il ne reste que la commune de Sakété qui résiste encore au Madep. Et là encore. Si Rayliou Arinloyé a pu rempiler, c’est grâce à l’hybride alliance Yansa qui est formée de plusieurs politiques antagonistes. Situation qui fait dire à Fagbohoun n’aura pas trop de difficulté à reprendre les choses en main. Déjà, une fois libre de ses mouvements, le président du Madep qui aurait pu être un peu handicapé par Abimbola Adébayo Anani vivant, semble avoir déjà récupéré toutes les cartes. C’est simplement l’ambiance qui prévaut à Adjà Ouèrè, à Kétou, Sakété, Pobè depuis son retour au bercail qui permet de penser que les jours prochains seront très difficiles pour le camp présidentiel. Les bains de foule à toutes les étapes, les ovations et les autres cris de joie de part et d’autre lors du voyage de Cotonou à Adjà Ouèrè en passant par certaines localités stratégiques ont montré que plus rien ne sera comme à l’absence de Séfou Fagbohoun qui a déjà repris les mêmes habitudes. Outre les visites qui ont repris de plus belle, qui pour lui présenter une ordonnance, qui pour se faire régler un autre problème, la grande fête qui a accompagné le retour du Coq dans le Plateau n’est pas de tendance à concéder des suffrages à la mouvance déjà fragilisée par les querelles de personnes. Et puis, les informations largement divulguées dans le milieu et selon lesquelles Séfou Fagbohoun est victime de son opposition au pouvoir. Ses difficultés datant, en effet, du temps du Général Mathieu Kérékou, Séfou Fagbohoun a refusé de soutenir dans son projet de révision de la constitution pour s’éterniser au pouvoir. Mais c’est le régime de Yayi Boni qui sera mis sous mandat de dépôt avec les tiraillements qui ont suivi.

J-C H


19/06/2008
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