L'équilibriste et
Le
rééquilibrage…
lundi
3 décembre 2007
Arimi CHOUBADE
Rédigé
le 03 décembre 2007
U n
cliché avec Kérékou la veille, un autre avec Soglo le lendemain. Le changement
en plein lifting, par à-coup. La remise à niveau des ténors du cercle rapproché
commençait par malmener sérieusement l’image du docteur-président. Koukpaki,
prétendu surdoué au départ a perdu de sa superbe et est réduit à sa plus simple
expression. Malgré sa promotion, N’Douro qui continue de susciter respect auprès
d’une grande partie de l’intelligentsia peine à se débarrasser de sa posture de
« frère » du chef. L’honnêteté intellectuelle à elle seule ne suffit
pas pour faire de Vicentia Bocco un poids lourds. Ne parlons pas des griots et
des marcheurs. On ne fait de l’injure à personne en constatant que le charisme
a déserté le gouvernement du changement.
Inutile
d’en chercher ailleurs. A l’Assemblée nationale ? Des suspects pour la
plupart hantés par des procurations tous azimuts. Un bureau entièrement bridé,
sans identité propre. Et une majorité traumatisée par les scandales, les
chantages, les menaces. Vu de l’extérieur, Yayi Boni apparaît comme le chef de
file d’un conglomérat de petites gens. On en vient presque à oublier que c’est
le pays de Kérékou, de Soglo, de Houngbédji ou de Amoussou. Voilà que les
experts en changement ont décidé d’ignorer l’existence des deux derniers cités
au motif que Dadjè est bon pour le musée politique et que s’en est terminé pour
Tchoco-tchoco avec la fin de la chiraquie.
Or
quoi qu’on dise, Kérékou a fait partie du syndicat des chefs d’Etat africains
durant près de 3 décennies. Son style à
Le phénomène
dépasse même le cadre d’une simple affaire d’anciens présidents. Un Zinsou au
cabinet du chef de l’Etat a moins d’impact que la silhouette du
général-Caméléon sur le perron de
Les
affichages publics avec d’anciens leaders charismatiques ont néanmoins leurs
limites. Cela ne remplace malheureusement pas le dialogue politique qui ne
concerne qu’un pouvoir et son opposition. Or Kérékou et Soglo ne constituent
pas l’opposition à Yayi Boni jusqu’à preuve du contraire. Il flotte dans l’air
comme un vide que les puristes appelleraient un déficit démocratique. Ironie du
sort, la force d’un système dépend de la vitalité de ses contradicteurs. Dans
un certain sens, l’activisme de Tévoèdjrè et consorts a donné au règne de Soglo
une légitimité exceptionnelle – l’époque où le Bénin se confondait avec la
vitrine de la démocratie en Afrique.
Il
semble si loin, ce bon vieux temps !
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1364 autres membres