Après le sommet de la Cen-Sad :
Ecrit par Affissou ANONRIN
Boni Yayi face à la tension politique
nationale
Le 10è sommet de la Cen-Sad pour lequel toutes les attentions ont été
mobilisées a pris fin hier 18 juin 2008. Le Chef de l'Etat, le Dr Boni Yayi
devra maintenant se remettre sur d'autres fronts de lutte. Point de répit pour
lui parce que, au plan interieur, les problèmes ne manquent pas. Il devra faire
face à la tension politique nationale et à bien d'autres crises qui ont projeté
une mauvaise image du Bénin lors du sommet de la Cen-Sad.
Selon des sources proches du Palais de la Marina, le premier dossier
auquel le président de la
République aura à s'attaquer est celui de la crise née de la
non installation de 24 conseils communaux plusieurs jours après la proclamation
des résultats définitifs par la
Cena. Les négociations qui ont été entamées en direction de
certains chefs de partis politiques avant le sommet de la Cen-Sad seront poursuivies
et pourraient aboutir à des conclusions exploitables, indiquent ces mêmes
sources. Tous les moyens seront mis en œuvre pour décrisper la tension
politique nationale marquée par les violences post-électorales, le blocage du
Parlement, la paralysie dans certaines communes du Bénin et le risque permanent
d'une implosion sociale. Pour les uns et les autres, le Chef de l'Etat, le Dr
Boni Yayi n'a plus d'autre choix que de faire la paix avec la classe politique
nationale qui le tient, tout au moins à l'Assemblée Nationale. A quelques jours
de la rencontre des Chefs d'Etat et de leaders de la Cen-Sad, des foyers de
tension ont éclaté partout au Bénin. Le mécontentement s'est généralisé. Pour
se faire entendre, les membres des formations politiques réunis au sein du G4,
du G13 et de Force Clé sont montés au créneau pour dénoncer les dérives du
gouvernement. Le mercure est tellement monté que le Chef de l'Etat s'est vu
obligé d'envoyer des émissaires chez certains responsables politiques. En
dehors du président d'honneur de la
RB qui a reçu une délégation conduite par le ministre Pascal
Koupaki, le Chef de file des Tchoco-Tchoco a été approché par une délégation au
sein de laquelle se trouvaient les ministres Démolé Moko, Késsilé Tchalla et
Issifou Kogui N'Douro. Ces différents émissaires ont malheureusement raté leur
mission. Maintenant que le sommet de la Cen-Sad a clos ses travaux, il revient alors au
Chef de l'Etat de faire face à son propre destin. Une chose est claire. Tant
que les 24 conseils communaux qui restent ne seront pas installés, le Chef de
l'Etat n'aura pas la paix. Et comme nous sommes dans le cadre des élections
locales, les responsables des partis politiques qui jouent actuellement aux
sapeurs pompiers ne pourront pas tenir longtemps face à la pression de leur
base. Résultat, le parlement restera longtemps paralysé. Le gouvernement ne
pourra plus ratifier certains accords importants pour le développement du pays.
Ce qui entraînerait à coup sûr la paralysie de toute la nation. Il faudra donc
trouver une porte de sortie. Et le plus tôt sera le mieux.
Affissou Anonrin