Le PRD à l'ASSEMBLEE
DECLARATION GROUPE PRD-PRS
vendredi 30 mai 2008 par A. Augustin AHOUANVOEBLA
Monsieur le Président, Chers Collègues, depuis bientôt deux ans, une divergence fondamentale oppose les députés du Groupe PRD-PRS au Gouvernement de notre pays.
Nous l'avons dit, notre opposition au Gouvernement du Président Boni YAYI est fondée sur une gestion hasardeuse et approximative de notre pays. Pendant ces deux dernières années, nous avons dénoncé les errances du pouvoir dit du changement. Nous avons dénoncé la pagaille et l'indiscipline budgétaire instaurées depuis le 06 avril 2006. Nous avons dénoncé la création de postes et d'institutions creuses et budgétivores. Nous avons dénoncé les voyages présidentiels intempestifs, inefficaces mais très coûteux.
Monsieur le Président, Chers Collègues, depuis bientôt deux ans, les Députés du Groupe PRD-PRS n'ont eu aucune retenue pour attirer notre attention sur les graves menaces que font peser le Gouvernement sur l'édifice démocratique que notre peuple a bâti patiemment et au prix de lourds sacrifices.
Dans cet hémicycle, Chers Collègues, nous avons unanimement exprimé nos inquiétudes sur le bâillonnement des médias par la technique du « Contrat », les entraves à la liberté de la presse dont le Gouvernement est responsable. « Reporters sans Frontières » nous a donné raison en rétrogradant notre pays.
Toujours dans cet hémicycle, nous avons dénoncé, les assauts répétés du Gouvernement contre les libertés publiques et les droits de l'homme. Tour a tour, les syndicats ont dénoncé les entraves aux libertés syndicales ; les étudiants, la violation des franchises universitaires ; les magistrats, le non respect de leur indépendance ; les institutions républicaines, la violation du principe de la séparation des pouvoirs et la caporalisation des institutions de
Bref, les corps constitués de notre pays dénoncent l'arbitraire du pouvoir et résistent à la volonté du Gouvernement de liquider nos acquis démocratiques.
Dans son dernier rapport, Amnesty International vient également de nous rétrograder. Ce faisant, Amnesty apporte la preuve que nous avons affaire au Bénin à un régime dictatorial, liberticide et « démocraticide ». Monsieur le Président, Chers Collègues, c'est vous dire qu'après avoir fait reculer le Bénin sur le plan de la liberté de presse, le Président YAYI et son Gouvernement viennent encore de battre un nouveau record, celui de faire déclasser le Bénin dans le domaine des droits de l'homme. On peut en parler sans polémiquer. C'est désormais des réalités établies.
Après avoir sérieusement entravé au bon fonctionnement de
En violation de
J'en veux pour preuve l'Arrêté préfectoral No 05/0068/PDBA-SG-STCCD-DCLC portant invitation à l'installation des conseils communaux du 28 mai 2008 pris par le préfet des départements du Borgou et de l'Alibori sous le prétexte de risques de trouble à l'ordre public. Les communes concernées sont entre autres, celles de Tanguiéta, de Matéri, de Karimama, de Malanville, de Kandi, de Banikoara, de Segbana, de Kalalé, de Glazoué, de Bantè, de Ouèssè, de Djidja, de Zakpota, de Houéyogbé, de Zè, de So-Ava, d'Abomey-Calavi, de Sèmè-Kpodji, d'Avrankou, de Dangbo, de Kétou . A travers cette décision, l'on comprend aisément que les récentes rébellions de rue machiavéliquement orchestrées sur toute la ligne, rien que par les militants FCBE sont instruites depuis le sommet de l'Etat
Cette décision viole les articles 26, 34 et 35 de
Plus précisément, la décision du Gouvernement est une décision politique et partisane. Je dirai même, que c'est une décision, non pas du Gouvernement, mais une décision de l'alliance de partis FCBE. Et en tant que tel, cette décision est arbitraire, partiale, subversive, provocatrice et susceptible potentiellement de troubler la paix dans les Communes. Cette décision vient satisfaire les revendications des militants et candidats FCBE battus. C'est une décision arbitraire et politique, parce qu'elle ne concerne que les Communes perdues par la liste FCBE.
Monsieur le Président, je voudrais, au nom de mes collègues, exprimer avec fermeté et gravité, l'opposition du groupe PRD-PRS à la décision du Gouvernement. Nous la combattrons à Tanguiéta et à Abomey-Calavi. Nous la combattrons également partout ailleurs. Tant que le Gouvernement se mettra au service des mauvais perdants, des hors la loi, des contestataires d'élections, tout bon démocrate a le devoir de se mettre par tous les moyens légaux au travers de son chemin.
Monsieur le président, l'accumulation de frustrations n'a pas atteint ce niveau en RDC, au Tchad, au Rwanda ou encore moins en Côte-d'Ivoire pour que les foyers de tensions naissent, que les armes crépitent et dégénèrent en guerre civile. Est-ce cela la volonté du gouvernement dit du changement ? Dieu a-t-il abandonné ces nations ou ne les aime t-il pas ? Nous prenons
Monsieur le Président, Chers Collègues, nous barrerons la voie au Président YAYI et à tous ses accompagnateurs politiques, ces faucons qui se rendent complices de la démolition de notre démocratie. Nous lui ferons obstacle toutes les fois qu'il préfèrera son alliance de parti, au détriment de notre patrie commune, le BENIN.
Pour éviter de faire basculer notre pays dans un cycle de turbulences et dans un cercle infernal dont personne ne peut mesurer les conséquences, le Groupe Parlementaire « PRD-PRS » :
v Invite le Président de
v Exhorte le Gouvernement à faire confiance aux juridictions de notre pays, et plus particulièrement à
v Exige le respect de
v Recommande au Gouvernement, garant de l'ordre public, à prendre, sur toute l'étendue du territoire national, les dispositions légales permettant de prévenir les supposés risques de trouble à l'ordre public savamment orchestré par lui-même, afin de garantir l'application de la loi et d'assurer l'installation de tous les Conseils communaux.
v Appelle enfin tous les acteurs politiques, particulièrement les autorités gouvernementales et préfectorales à s'abstenir de tout acte ou de tout discours partisan, arbitraire et illégal susceptibles de compromettre le climat de paix et de concorde qui règne dans notre pays.
A défaut, si le Gouvernement s'entête à se ranger du côté des « mauvais perdants » et des contestataires d'élections tapis dans ses rangs et qui ne croient pas eux-mêmes aux recours qu'ils ont formulé devant
Que Dieu Bénisse le Bénin,
Je vous remercie
Pour le Groupe Parlementaire PRD-PRS
Le Président
Augustin AHOUANVOEBLA
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