Ces « fous du pouvoir »

mercredi 16 avril 2008

Arimi CHOUBADE

Rédigé le 17 avril 2008

Je me permets d’emprunter à mon excellentissime confrère Sulpice Oscar Gbaguidi une de ses expressions favorites. En échos à ce processus de légitimation de toutes les excentricités des gens du régime et ou de leurs sbires. Une radio saccagée à Glazoué ? La faute à la Haac qui n’a pas su fermer à temps une station dont le promoteur revendique ouvertement une hostilité à la politique du chef de l’Etat, et ce « malgré les plaintes répétées des populations ». Un candidat-maire giflé à Abomey en présence des policiers dans les locaux même du commissariat central de la ville ? Normal : il n’avait pas à défier le candidat du pouvoir dans son propre fief. Une caravane prise d’assaut par des lanceurs de pierres à Malanville ? Justice puisqu’il faut éviter de provoquer la colère du chef de l’Etat qui suspendrait les projets d’infrastructures si jamais les suffrages exprimés ne se portent pas majoritairement sur sa liste, la Fcbe.

Les Cotonois ont intérêt à bien se tenir. Eux qui habituellement soutiennent massivement le parti d’un certain Nicéphore Soglo. Il n’est pas exclut que les escortes présidentielles en errance dans la ville provoquent des carambolages volontaires avec des dégâts importants. Ils auraient eu tort de ne pas désavouer à travers les urnes leur maire lorsque celui-ci a entrepris de porter l’estocade à un gouvernement qui a distrait des dizaines de milliards des caisses de l’Etat et qui les dépense allègrement sans aucun contrôle parlementaire. Et puis qui sait ce qui peut arriver lors des exercices d’appareils militaires survolant Cotonou en rase-mottes par ces temps de campagne électorale ?

Aucune contrée hostile à la Fcbe n’échappera à son châtiment. Les avertissements distillés en marge de chaque randonnée du grand prince sont non négociables. Aucune circonstance atténuante possible à tous ceux qui n’adhèrent pas à la liste unique sortie du palais de la Marina. L’équation se simplifie d’ailleurs pour le régime en cette période de rareté et de vie chère. Au lieu de perdre de l’énergie dans des arbitrages périlleux, il suffit de lire la carte électorale issue des urnes le 20 avril 2008 lorsqu’il s’agira d’orienter les programmes d’investissements publics (à leur dégel).

Les émergents n’entendent assumer aucune responsabilité en cas de revers électoral. Eux, sont convaincus de leur infaillibilité. Tous les rituels nécessaires et indispensables à la gloire du docteur-président-sauveur-don-de-Dieu ont été accomplis à travers des marches de soutien, des séances de prières, des meetings. Une période de foi, de passion et de piété qui a fait oublier la préparation de la campagne proprement dite. Mais ne comptez par sur les « fous du pouvoir » pour reconnaître cela.

D’ailleurs, le ton de la dénégation et de la contestation à vaste échelle est donné. Défaut d’encre indélébile, vol de cartes d’électeur, tripatouillage de listes d’électeurs, parjure à la Cena, menaces de boycott. Toute sauf l’impréparation des candidats Fcbe, le manque de coordination de la liste présidentielle, l’opportunisme érigé en critère de cooptation l’amateurisme de la plupart des « fous du pouvoir » et le contexte sociopolitique tel que passé au scanner un certain 12 mars 2008 au palais des sports du stade de l’amitié de Cotonou.

Du blablabla, selon les « fous du pouvoir » prêts à tout. Alea jacta ès