Campagne municipale pour le changement
Projets, dites-vous ?
mercredi
Arimi Choubade
Rédigé le
Une omission de taille dans le décret
présidentiel de nomination des coordonnateurs Fcbe : le projet de société.
Les candidats de l’émergence sont les premiers surpris dès qu’un petit malin
évoque le sujet sur le terrain. Des soldats lancés au front avec pour toute
arme quelques subsides que les « opposants » soupçonnent provenir des
manipulations des fonds de l’escorte de véhicules d’occasion. C’est déjà trop
demander que d’espérer quelques tirades intelligentes sur l’assainissement
urbain, les inondations, le reprofilage des voies, le pavage de rue. Tout
candidat n’est pas Nicéphore Soglo.
C’était déjà pareil à la présidentielle 2006.
Défaut de programme de gouvernement. Mais la magie du slogan avait aplani toute
sorte d’aspérités : désir de changement. Un régime Kérékou chancelant, une
classe politique hésitante vis-à-vis de la révision de la Constitution, les
mirages du banquier-sauveur, et surtout l’économie de vérité à propos de la
carte de Houézèhouè du docteur-candidat. Ne pas oublier la paire composée d’un
magnat du coton pour faire fonctionner la planche à billets et un dissident
révolutionnaire pour ouvrir les vannes du plus grand réservoir électoral du
Bénin, Cotonou.
Aux législatives 2007, le changement peut
maintenir la roue libre. 35 élus sans aucun projet législatif. Il fallait
donner une majorité parlementaire stable pour le porteur de la vision de
l’émergence. Au sommet de son art, la machine du changement s’offre plusieurs
dizaines de procurations de députés, eux-mêmes enfermés à l’annexe du ministère
en charge des relations avec les institutions situé en face du palais des
gouverneurs lors de l’élection du bureau du parlement.
C’est donc la première fois que l’équipe du
docteur-président, la Fcbe rencontre « vieille classe politique ». Le
mémorandum du G13 en fin d’année 2007 et la déclaration du
Il ne restait que l’ultime recours à la violence
et à l’invective. L’impunité a été promise à tous ceux qui pourraient ramener
des scalps des renégats qui ont osé rejeter l’idée de la liste unique et du
parti-Etat, Fcbe. A chacun de choisir sa méthode : épuration ethnique
(Glazoué), l’attentat ciblé (Abomey), vandalisme (Malanville), psychose
militaro-policière (Porto-novo), recours à l’ethnie Xlwa (Cotonou), chantage
d’Etat (arrestations et détentions arbitraires pour vol de cartes d’électeur).
On peut y ajouter les deux préfets du septentrion élevés en proconsuls prompts
à interdire leurs « territoires » à tout anti-gouvernemental résident
ou de passage. Enfin, le grand chef de décréter la diète et la précarité à
toutes les contrées qui n’auraient pas exécuté scrupuleusement cette ligne
directrice.
Les émergents réfutent toute idée de solliciter
l’adhésion autour de plans de développement clairement exprimés. La seule
adhésion qui tient est celle qui se fait autour de l’individu-plus-que-Dieu.
Ils oublient que nous sommes au Bénin de 2008. Un
pays, une époque.
A découvrir aussi
- La vie chère…
- Premier suporter des Ecureuil ou Premier profiteur de leurs vic toires ?
- L'éditorial de l'Abbé :
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1364 autres membres