"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Campagne municipale pour le changement

Projets, dites-vous ?

mercredi 16 avril 2008

Arimi Choubade

Rédigé le 16 avril 2008

 

Une omission de taille dans le décret présidentiel de nomination des coordonnateurs Fcbe : le projet de société. Les candidats de l’émergence sont les premiers surpris dès qu’un petit malin évoque le sujet sur le terrain. Des soldats lancés au front avec pour toute arme quelques subsides que les « opposants » soupçonnent provenir des manipulations des fonds de l’escorte de véhicules d’occasion. C’est déjà trop demander que d’espérer quelques tirades intelligentes sur l’assainissement urbain, les inondations, le reprofilage des voies, le pavage de rue. Tout candidat n’est pas Nicéphore Soglo.

C’était déjà pareil à la présidentielle 2006. Défaut de programme de gouvernement. Mais la magie du slogan avait aplani toute sorte d’aspérités : désir de changement. Un régime Kérékou chancelant, une classe politique hésitante vis-à-vis de la révision de la Constitution, les mirages du banquier-sauveur, et surtout l’économie de vérité à propos de la carte de Houézèhouè du docteur-candidat. Ne pas oublier la paire composée d’un magnat du coton pour faire fonctionner la planche à billets et un dissident révolutionnaire pour ouvrir les vannes du plus grand réservoir électoral du Bénin, Cotonou.

Aux législatives 2007, le changement peut maintenir la roue libre. 35 élus sans aucun projet législatif. Il fallait donner une majorité parlementaire stable pour le porteur de la vision de l’émergence. Au sommet de son art, la machine du changement s’offre plusieurs dizaines de procurations de députés, eux-mêmes enfermés à l’annexe du ministère en charge des relations avec les institutions situé en face du palais des gouverneurs lors de l’élection du bureau du parlement.

C’est donc la première fois que l’équipe du docteur-président, la Fcbe rencontre « vieille classe politique ». Le mémorandum du G13 en fin d’année 2007 et la déclaration du 12 mars 2008 existent désormais. Il ne suffit plus de pérorer sur la vision synoptique du grand chef pour rallier les suffrages. Les esquives et les entourloupes en vue de faire avorter le rendez-vous du 20 avril 2008 ont tous râpé. Il fallu les « Takouteries » de mon confrère du Béninois Libéré pour comprendre que tout ce boucan ne traduit en fait qu’une impréparation doublée d’une inculture notoire face à la montée des contestations diverses.

Il ne restait que l’ultime recours à la violence et à l’invective. L’impunité a été promise à tous ceux qui pourraient ramener des scalps des renégats qui ont osé rejeter l’idée de la liste unique et du parti-Etat, Fcbe. A chacun de choisir sa méthode : épuration ethnique (Glazoué), l’attentat ciblé (Abomey), vandalisme (Malanville), psychose militaro-policière (Porto-novo), recours à l’ethnie Xlwa (Cotonou), chantage d’Etat (arrestations et détentions arbitraires pour vol de cartes d’électeur). On peut y ajouter les deux préfets du septentrion élevés en proconsuls prompts à interdire leurs « territoires » à tout anti-gouvernemental résident ou de passage. Enfin, le grand chef de décréter la diète et la précarité à toutes les contrées qui n’auraient pas exécuté scrupuleusement cette ligne directrice.

Les émergents réfutent toute idée de solliciter l’adhésion autour de plans de développement clairement exprimés. La seule adhésion qui tient est celle qui se fait autour de l’individu-plus-que-Dieu.

Ils oublient que nous sommes au Bénin de 2008. Un pays, une époque.

 



16/04/2008
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