Changement à la tête du Port Autonome de Cotonou:
Trois Dg en l’espace de trois ans
7 juillet 2008
Le Port Autonome de
Cotonou connaîtra bientôt son troisième directeur général. Et cela en moins de
trois ans. Au-delà des conséquences en matière organisationnelle et
managériale, la situation jamais vue par le passé, constitue un précédent grave
pour une entreprise du genre qui se veut compétitive.
Le Port Autonome de Cotonou attend son troisième
directeur général après la suspension, la semaine dernière, de M. Jérôme
Dandjinou. Avant ce dernier, il y avait l’ex-fonctionnaire de
De ridicules nouvelles réformes
L’autre gaffe au Port Autonome de Cotonou est, à
coup sûr, les nouvelles réformes. On dit que de nouvelles taxes sont apparues
pour sécuriser les marchandises. C’est le recrutement en vue d’une société qui
dotera la structure portuaire d’agents valables pour éviter que les voitures
soient dépouillées ou les marchandises volées. Une innovation très ridicule
quand on sait qu’il y a déjà des éléments de la police et de la gendarmerie qui
font la ronde dans ce port. Que peuvent ces nouveaux agents là où les forces de
l’ordre ont échoué ? En réalité, c’est plutôt un nouveau mécanisme pour
faire fuir les usagers du Port Autonome de Cotonou qui préfèrent de plus en
plus les autres structures portuaires de la sous région à celle du Bénin où les
conditions se durcissent au jour le jour. Pour payer les prestations de cette
société absolument inutile, les initiateurs viennent d’inventer une série de
nouveaux faux frais qui ont sérieusement alourdi les prix de revient déjà trop
élevé des véhicules “venus de France”. Alors même que le flux de véhicules a
déjà drastiquement baissé, les importateurs comme les acheteurs ont désormais
plus intérêt à recourir aux ports de Lomé, d’Accra et même de Téma pour des
opérations similaires à des coûts relativement moins chères.
Le renforcement de l’incivisme fiscal
La situation qui se complique au jour le jour au
Port de Cotonou et les faux frais jalousement entretenus par certains décideurs
ont été à la base du développement, depuis un certains temps, d’une nouvelle
forme d’incivisme. Des particuliers préfèrent acheter leurs voitures à Lomé,
sans s’acquitter de la douane et s’organisent pour les utiliser sur place comme
s’ils étaient au Togo. La pratique qui se répand de plus en plus doit forcément
créer un sérieux manque à gagner du côté des services de la douane. Car, selon
plusieurs usagers de ces services rencontrés sur les parcs Mivo, Al Woudjoud,
le vendredi passé, la mévente a atteint un niveau inquiétant et c’est la
concurrence des véhicules venus de Lomé qui coûtent très moins cher et les
systèmes mis en place pour faciliter leur utilisation au Bénin qui ont ralenti
la vente. C’est seulement, dit-on, les véhicules qui sont rares ailleurs que les
commerçants étrangers venus du Nigeria, du Mali, du Niger viennent chercher au
Bénin. Dans la foulée, les usagers de ces parcs expliquent que la vente des
véhicules d’occasion a baissé de plus du tiers et les nouvelles réformes en vue
pourraient compliquer les données. Dans ces conditions où l’on change les
directeurs généraux du Port Autonome de Cotonou tous les semestres, vu la
politisation à outrance, c’est sa privatisation dans un bref délai qui semble
la meilleure formule pour le sauver des griffes du pouvoir au sommet de l’Etat.
J-C H
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