Changement émergent
Retour à la case Kérékou
mardi 24 juin 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 24 juin 2008
L’avenir de la décentralisation. Le coup de force
de l’Etat-Fcbe sur 24 communes a tôt fait de poser l’éteignoir sur le véritable
enjeu du pouvoir local : le transfert des compétences et des ressources.
D’actualité plus que jamais. Positionnements, installations de conseil,
désignations de maire : des broutilles face à la bataille de
développement. Les émergents débordent d’énergie en vue d’offrir des majorités
au navire politique du chef de l’Etat au prix de séquestration, d’abus de
procuration et détournement d’élu dans le maximum de commune. Des milliards à
mettre à disposition des nouveaux conseils municipaux au titre de la mandature
qui commence, personne n’en parle.
On a fait croire pendant longtemps que le régime
Yayi n’attendait que l’issue des municipales 2008 pour restituer aux entités
décentralisées les moyens que la loi leur transfére et que l’équipe de Kérékou
a confisqué. En cela, Bénin du futur et Bénin émergent, des siamois : tout
pour les apparatchiks rien pour les campagnards. Les ressources publiques
exercent un tel magnétisme sur les gens du pouvoir que l’évocation même de la
question de transfert des compétences provoque des crises d’urticaire.
Admirez le rush vers les projets immobiliers à
l’occasion du sommet Cen-Sad. Chef de l’Etat, ministres, conseillers et autres
supplétifs du pouvoir ne juraient que par les villas présidentielles. On
s’étonne d’ailleurs que l’une des résolutions des travaux n’ait pas fait une
mention spéciale à ces éléphants blancs que l’on sait que beaucoup ne seront
pas achevés avant des années. Plus personne ne s’est souvenu parmi les gens du
pouvoir de la prééminence du conseil municipal en matière immobilière. Un
ministre s’arc-boute sur des questions de livraison de ciment, de pose de
carreaux, de fenêtres, de fauteuils pendant que l’aménagement du territoire,
l’érosion côtière et la réforme foncière sont coincés dans les starting-blocks.
Le ministre de l’Intérieur voire la présidence de
Chaque fois qu’un ministre s’arroge des
prérogatives en matière d’adduction d’eau, de pistes rurales,
d’électrification, d’agriculture, de marchés, de projets immobiliers, de
constructions et d’équipements d’écoles primaires ou secondaires, en utilisant
des ressources publiques, il se comporte comme un kleptomane et viole la loi
sur la décentralisation. Le législateur a exigé que le gouvernement mette à la
disposition des municipalités les moyens nécessaires à la réalisation des
œuvres relevant de la compétence locale et non à les faire faire par ses
propres services déconcentrés.
On comprend le courroux de Soglo à la vue de
membres du gouvernement en séances de démagogie dans les quartiers de Cotonou.
Lui qui a initié pendant qu’il était président de
Les princes du changement le savent-ils ?
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