Chasse aux institutions non prévues par la Constitution :
L'Opm, le Hcgc et le Cpi dans le collimateur des travailleurs
Ecrit par Affissou ANONRIN
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Le Chef de l'Etat,
le Dr Boni Yayi s'est lancé dès sa prise de fonction dans la création
d'institutions non prévues par la Constitution. De l'avis des syndicalistes, cette
forme de gouvernance qui frise le double emploi n'est pas de nature à garantir
une saine utilisation des ressources de l'Etat. C'est d'ailleurs pour cette
raison qu'ils ont exigé la suppression pure et simple des ces institutions
jugées budgétivores.
Après la Cour
Constitutionnelle qui a remis en cause l'existence légale de
l'Organe présidentiel de médiation (Opm), les travailleurs sont montés hier au
créneau pour dénoncer publiquement la création par le Chef de l'Etat, le Dr
Boni Yayi de certaines institutions budgétivores non prévues par la Constitution du 11
décembre 1990 adoptée par le peuple béninois. C'est avec un ton qui tranche
avec l'hypocrisie que les responsables syndicaux ont exigé la suppression pure
et simple de ces institutions qui, selon eux, grèvent inutilement le budget de
l'Etat. Au nombre des institutions visées par les revendications de ces
responsables syndicaux figurent l'Organe présidentiel de médiation, le Haut
Conseil à la gouvernance concertée (Hegc), le Conseil présidentiel
d'investissement (Cpi)…Selon les syndicalistes, les fonds alloués pour le
fonctionnement de ces organes qui ne sont en fait que des doublures des
institutions déjà prévues par la Constitution pouvaient servir à régler les
problèmes des travailleurs. « Notre marche n'est pas pour soutenir le
gouvernement. Elle vise à réclamer l'amélioration du pouvoir d'achat des
travailleurs et d'une manière plus large, des consommateurs. En supprimant
certaines institutions budgétivores non prévues par la Constitution, le
gouvernement pourrait trouver les moyens de satisfaire nos
revendications », a confié un responsable syndical. C'est en effet une
piste que pourrait explorer le Chef de l'Etat. A l'analyse, on s'interroge
d'ailleurs sur le rôle que joue effectivement une institution comme le Haut
conseil à la gouvernance concertée pourne citer que celle-la ? Véritable
cadre pour caser les amis du Chef de l'Etat, cette structure placée sous
l'autorité du président de la
République reste aux yeux des syndicalistes l'ombre
d'elle-même. La preuve, dans le cadre de la lutte contre la vie chère, elle n'a
pas été consultée.
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