Comme au Zimbabwé
A la Zanu-Pf …
mercredi 11 juin 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 11 juin 2008
Il n’arrivera à l’idée de personne d’accuser
les limiers de la marina de ne pas observer ce qui se passe autour d’eux. En
minorité au sein de l’opinion publique, au parlement et dans les municipalités,
le régime Yayi sait qu’un maintien au trône ne peut passer que par des
expédients peu conventionnels. Or, les exemples de confiscation de pouvoir et
de prolongation opportuniste de règne se font rares lorsqu’on s’en tient à
l’histoire politique nationale. Même le militaro marxiste gouvernement de
l’époque révolutionnaire n’a pu éviter la déroute ayant conduit à
l’organisation de
Se pose alors aux émergents, la nécessité
d’opérer des dosages subtiles (ou grossiers) de tout ce qui a de démocracide
sur le continent. Objectif : garder le pouvoir à tout prix à travers des
apports diversifiés. Un coup du Kenya (le conflit clanique et ethnique), un
coup de Côte d’Ivoire (les patriotes ou les escadrons de la violence), un coup
du Zimbabwe (contestation des résultats par le parti au pouvoir, contrôle de la
rue par des miliciens déguisés, complaisance des forces de l’ordre, dérobade du
gouvernement). Une méthode par situation spécifique.
L’Etat de fait qui couve sous nos yeux ne donne
droit à aucune confusion dans les esprits. L’Etat-Fcbe existe bel et bien, qui
comprend 14 communes où les populations n’ont eu droit qu’à une liste unique
présidentielle imposée au besoin par la violence et l’épuration ethnique ;
32 autres dans lesquelles tout a été fait (enlèvement de conseillers élus,
achat de procurations, intimidations, menaces) y compris à l’aide des forces de
sécurité publique pour imposer un conseil municipal contrôlé par Fcbe ; et
les autres communes qui relèvent de
Le comportement de policiers, gendarmes et
militaires dans le processus de pourrissement est un indicateur déterminant
pour la suite des événements. Comme dans le Zimbabwe des anciens combattants
investis de tous les passe-droits, la légalité appartient désormais aux
insurgés d’Avrankou, de Malanville, de Zè, d’Abomey-Calavi, de Kétou… Eux
bénéficient de la protection et de l’encadrement des détachements de forces de
l’ordre si le cœur leur en dit d’être présentes. Les assassinats politiques
(les deux candidats Madep retrouvés mort à Kétou), le vandalisme, l’imposture,
l’incivisme sont rassurés qu’ils n’existent pas d’adversaire de taille pour les
réprimer.
Si les rapports de force restent en l’état et
que la puissance publique se maintient dans la même posture d’aplatissement
devant les supplétifs du régime, rien n’empêcheraient que Houngbédji, Léhady,
Sèhouéto et autres concurrents probables de Yayi Boni ne subissent en 2011 la
logique implacable imposée à Tsvangirai à travers les interdictions de meetings
et de rassemblements. Le cynisme du conseil des ministres du 05 juin 2008
achève d’ôter tout doute sur les points de similitude entre les systèmes Mugabe
et Yayi. Cette trouvaille de création d’un comité interministériel chargé
d’arrondir les angles et de sauver la face ne trompe point. À un problème de
délinquance, d’outrage à l’autorité et de menace à la paix sociale, l’imposture
oppose une solution dite politique.
A vous de jugez !
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