Conseil des ministres délocalisé :
l’art de faire le numéro
20 septembre 2007 -La Presse du jour- C’en
est fait. Boni Yayi et ses ministres ont repris service. Pour cette rentée
gouvernementale, après des vacances imaginaires, c’est Porto- Novo qui a abrité
le premier conseil des ministres délocalisé dans un bâtiment colonial, symbole
du mimétisme et de la condamnation à vie de la pensée nègre. Cette
délocalisation d’une journée du conseil des ministres n’apporte rien au pays.
Délocaliser le conseil des ministres à Porto-Novo pour faire rêver les
populations de la capitale ne change rien, sauf qu’il a l’avantage de flatter
l’ego de ses habitants, eux qui se rassasient souvent de paroles et de gestes
d’éclat. S’enfermer dans un bâtiment colonial à Porto-Novo, pour discuter
(est-ce que les ministres ont droit réellement à la parole ?) ne change
rien au fait que les ministres restent loin des réalités des Béninois.
Boni
Yayi nous prouve qu’il est un homme de communication assez exceptionnel. Comme
d’habitude, il fait son show médiatique ; tout dans l’apparence et rien
d’autre. J’émets des réserves sur sa gouvernance, mais je ne peux qu’admirer sa
méthode de communication. Ne faire que de la communication et dans l’apparence,
cela peut marcher quelques temps, mais pas tout le temps. Cela dit, il faudrait
bien élever le débat, pour dessiner des perspectives ; lesquelles sont en
la nature du conseil des ministres sous le changement. Un conseil sans
périodicité définie. Les ministres sont à la recherche de la démocratie. Mais
ils ne doivent pas s’en plaindre pour peu qu’ils méditent Jean-Pierre
Chevènement : " un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne
". Sous le Président Kérékou et Nicéphore Soglo, le conseil des ministres
se découpait en 3 parties, dont chacune porte le nom d’une lettre de
l’alphabet. La première partie de la réunion, appelée "partie A",
concernait les projets de loi et les décrets qui doivent être signés. La
"partie B" est consacrée aux nominations (chefs d’entreprises publiques,
de la haute administration, etc.). Cette partie n’existe plus depuis l’arrivée
de Boni Yayi à
Herbert
Houngnibo
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