Dysfonctionnement dans la gestion des sociétés d’Etat
In la Nouvelle tribune - 04-07-2008 | |
Yayi cautionne la valse des Dg
La gouvernance du président Boni Yayi est de plus
en plus sujet à réflexion au regard des incohérences qui la
caractérisent. Le chef de l’Etat semble avoir quelques problèmes avec la
gestion des hommes, que cela déteint dangereusement sur la mise en œuvre de sa
vision et le changement qu’il prône. Le limogeage du directeur général du port
autonome de Cotonou, Jérôme Dandjinou, en est une des illustrations. La énième suspension du Dg du port autonome de Cotonou a été une
grosse surprise pour les Béninois. La facilité avec laquelle les Dg de cette
structure sont remerciés entache la crédibilité du régime de Yayi qui
prône le changement dans la gestion des affaires publiques. Loin de vouloir
défendre un individu, c’est plutôt les responsabilités que requièrent ce poste
et la structure concernée qui préoccupent ici. En l’espace de deux
ans, on compte banalement deux directeurs généraux pour le port de Cotonou, le
plus important maillon du développement du Bénin. Pour ne se limiter qu’aux
derniers, on se souvient que c’était un beau matin que le président
Yayi a fait débarquer Christophe Aguessy, le prédécesseur de
Dandjinou. Haut cadre de Le parachutage des Dg Le retour de Dandjinou à la tête du port ne répondait a priori à
aucune exigence technique. Si le chef de l’Etat est censé être le seul à
connaître et à définir les raisons et l’opportunité de ses choix, il reste que
la structure portuaire est le poumon de l’économie nationale et qu’il ne faut
pas s’amuser à changer ses directeurs généraux à tout bout de champ. En outre,
lorsqu’un nouveau Dg s’installe, il définit une nouvelle politique de
développement du port. Pour la mettre en œuvre et en escompter des résultats
tangibles, une période raisonnable s’avère nécessaire. En l’espace de
quelques mois, il est impossible de diriger convenablement une structure comme
le port et pouvoir en mesurer les impacts. Il se trouve qu’au bout de deux
années de changement, celui de Cotonou en a connu au moins deux. Chassé comme un malpropre La seconde observation porte sur les raisons du limogeage de
l’ex-Dg du port. Invité dans une émission, dimanche dernier, sur la chaîne de
télévision Golfe Tv, Dandjinou a eu à faire des déclarations, certes
maladroites, sur son ministre de tutelle, Armand Zinzindohoué. Quelques
jours plus tard, il est suspendu de ses fonctions pour « manquement à
l’autorité ». Cette faute suffit-elle pour mériter un pareil sort ? C’est à se
demander s’il n’y avait pas en filigrane l’intention cachée de se
débarrasser de lui. Si ce n’était pas le cas, n’aurait-on pas dû lui adresser
un avertissement, quitte à lui infliger une sanction plus grave en cas de
récidive, au regard des responsabilités qui sont les siennes en sa
qualité de directeur général du Port ? Alain C. Assogba |
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