"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Groupe des 13 :

Chantage préventif

jeudi 17 janvier 2008

Arimi CHOUBADE

 

 

Rien à envier au brûlot des magistrats. Abus de flagrant délit, prosélytisme d’Etat, utilisation abusive des moyens de l’Etat, manipulation d’une partie des forces armées à fins électoralistes, musellement des médias. Document authentique estampillé le groupe de 13, tous membres de la majorité présidentielle et parlementaire. Dire que des exemplaires de leurs procurations circulent encore sous le manteau à la Marina.

Des rentiers qui se découvrent subitement une âme chevaleresque, prenant en pitié la veuve et l’orphelin. On leur aurait attribué, à titre exceptionnel le Nobel de la défense de la démocratie si la prose n’avait revêtu par endroit des relents de caprices d’enfants gâtés. Les prochains positionnements à la Cour constitutionnelle, à la Haute cour de justice et à la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication. La course aux strapontins ; cela mérite bien un petit crachat dans la soupe cauris. A 13, dans un parlement aussi explosif, on peut se faire désirer.

Ils ont oublié le péché mignon des Béninois : lire entre les lignes. J’ai cherché le moindre passage désintéressé. En vain. Les menaces sur la magistrature ? En échos à un des leurs obligés de se terrer afin d’échapper à un procureur qui jure d’avoir sa peau en abusant de la procédure de flagrant délit. Le prosélytisme d’Etat ? Eux aussi adeptes de cultes divers se trouvent en perte de vitesse du fait de l’activisme des bondieuseurs du changement. La presse muselée ? Parce ce que devancés par une manne communicationnelle ponctuée sur les fonds publics. Le débauchage de militants ? L’arroseur arrosé.

Bouche cousue sur le refus d’une régularisation du statut de l’opposition, la cherté de la vie, les délestages sauvages, la boulimie de leur majorité, les grèves etc… On n’est jamais mieux servi par autrui. En tout cas, le chef a entendu le cri de ses courtisans. A lui de savoir s’il faut sortir le bâton ou la carotte.

On s’étonne qu’ils s’étonnent d’être aussi méprisés par celui qu’ils croyaient servir. Ils auraient dû commencer par expliquer comment ils en sont arrivés avec autant de facilité à se constituer « volontairement » marchepieds pour le « caurisme » à travers une mémorable prestation de serment télévisé. On sait ce qu’un Bruno Amoussou représentait pour ceux d’entre eux, vendeurs de véhicules d’occasion, qui ont fait fortune et roulent carrosse aujourd’hui. Pourtant, ils n’ont pas hésité à lui refuser leurs procurations lors d’une élection aussi capitale que celui de l’occupant du perchoir de l’Assemblée nationale.

Ces types ont raté une formidable occasion de donner enfin une respectabilité à leur engagement politique. Ils ont pour la plupart décroché leur mandat au prix de rudes batailles contre les protégés du chef de l’Etat qui a investi le champ électoral avec tout l’arsenal présidentiel : cadres civils et militaires, ressources matérielles et financières. On était loin de se douter que des suffrages obtenus dans la douleur et les privations pouvaient être cédées pour des raisons bassement existentielles.

Ceux d’entre eux qui ont déserté l’hémicycle et ont fait porter leurs procurations par d’autres élus ne se sont pas rendus compte de l’humiliation faite aux populations qui leur ont accordé leurs suffrages. A leur tour d’éprouver ce même sentiment d’humiliation, de frustration et de trahison. On ne peut donc reprocher au pouvoir de Yayi Boni d’exploiter à fond le chimiotactisme permanent que le pouvoir exerce sur ces gens là.

Néanmoins, les 13 ont le mérite d’oser geindre à haute voix. Mais j’ai envie de leur poser la question : et maintenant ?



24/01/2008
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