Editorial de Vincent FOLY (football)
03-06-2008 | |
Le monde surréaliste du football béninois Dans
le monde du football béninois, les saisons se suivent et se
ressemblent. Les campagnes africaines aussi! Le championnat de
première division fait toujours l’objet des péripéties aussi piteuses
que rocambolesques. Il finit toujours par avoir lieu, après moult
palabres, toujours miraculeusement (Dieu aime le Bénin, proclame-t-on
en choeur!), juste à temps pour que le champion désigné...
parfois longtemps après la fin du championnat se présente aux
phases préliminaires de la coupe d’Afrique qu’il ne franchit presque
jamais ! « Défaite honorable ! », proclament en choeur les médias et,
l’année suivante, on recommence, avec le même scénario, les mêmes
personnages, les grands gourous de la Fédération en tête, pour
exactement les mêmes résultats. Et jamais personne ne demande des
comptes à personne et les mêmes individus à l’esprit vénal et
outrageusement mercantile, sortis de nulle part et qui n’ont pour la
plupart jamais tapé dans le cuir rond, continuent de sévir à la tête
de la Fédération, impunément, sans que personne ne s’en inquiète.
Surréaliste, le monde du football au Bénin ! Un monde organisé sur le
mode de la mafia entretenant des coteries de courtisans, parmi lesquels
malheureusement figurent des hommes des médias toujours les mêmes,
prêts à couvrir toutes les turpitudes de leurs mentors pour de
coquettes prébendes. A eux d’entretenir l’omerta le plus complet sur
tout ce qui ne va pas dans le monde du football, pour que rien ne
change !
Quel résultat peut-on attendre d’une équipe nationale regroupée moins
d’une semaine avant un match aussi capital que celui qui l’a opposée
avant-hier à une virevoltante équipe d’Angola qui a failli tenir en
échec en quart de finale de la dernière Can l’Egypte, la future
détentrice de la coupe? Quelle prestation peut-on attendre des joueurs
vieillissants évoluant pour la plupart dans des championnats étrangers
de seconde zone quand leurs adversaires font les beaux jours des clubs
les plus huppés d’Europe? La dernière Can a mis au grand jour le fossé
abyssal qui sépare notre football de celui des autres pays de la
sous-région et du continent. Et ce n’est pas la qualité individuelle
des joueurs qui est en cause ni leur courage et leur détermination à
défendre le drapeau national. Mais il suffit de les regarder jouer
avec leurs homologues du continent, pour comprendre qu’ils sont
encore loin, très loin du niveau des meilleurs. Ce niveau ne peut être
atteint du jour au lendemain. Seule une politique hardie et soutenue
de formation des jeunes permettra de sortir de cette longue nuit
d’improvisations et d’inorganisation. Une tâche largement hors de
portée des membres de la Fédération actuelle plus préoccupés par les
jeux sordides de coulisse pour le partage des subsides de la Fifa et
les missions de représentation à l’extérieur que par le développement
harmonieux du sport roi. V. FOLY |
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