L'art de diriger
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Titus FOLLY
Le président Boni Yayi a accru le rythme des audiences du genre amphithéâtre l’année dernière. Epiphénomènes il y a un an de cela, ces audiences se sont multipliées l’année dernière et seront certainement à profusion cette année qui commence.
Si on en est arrivé là, c’est parce que le président Yayi en tant que virtuose du nouvel art de diriger sait surfer sur les motivations du vécu quotidien très harassant de son peuple puis sait le tenir par ses instincts les plus primaires. Ayant visiblement des difficultés à honorer les promesses qu’il a faites aux Béninois à sa prise de pouvoir, à la place du concret, Boni Yayi préfère des audiences au Palais de la Marina pour chambrer les populations qu’il a flouées.
Cette façon de faire du chef de l’Etat exerce une véritable fascination sur ses concitoyens invités. Il ne peut en être d’ailleurs autrement et ce pour deux raisons. D’abord il y a la personnalité du chef de l’Etat qui a ce don de savoir renouveler ce qu’il ne peut pas faire. Ainsi après avoir manqué d’honorer ses engagements en trois ans de pouvoir, il se défend en culpabilisant ses adversaires de l’empêcher de travailler puis étend le domaine de nouveaux engagements plus alléchants que ceux qui ne sont pas respectés.
Ensuite, il y a la perspective misérable d’utilité publique sur laquelle le chef de l’Etat joue. Sur la base des révélations faites par certains Béninois qui ont eu la chance d’assister à ces audiences, ces dernières seraient arrosées de sonnantes et trébuchantes. Même si on refuse de se demander à partir de quel chapitre budgétaire tire t-on les fortes sommes qu’on distribue aux populations et aux invités du chef de l’Etat, on comprend dès lors la réussite de ces opérations de charme.
Mais ce qui est sûr, c’est que le plus difficile reste à venir lors de la prochaine présidentielle car ces audiences ne sont pas de nature à lui faire parvenir à sa tour de grandeur. Les populations qui n’ont eu ni hôpital, ni centre de santé et autres infrastructures communautaires pour le moment font le jeu en attendant de le mordre comme le scorpion l’a si bien fait à Hannibal qui lui avait promis deux autres dards en plus de celui que la nature lui a donné.
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