"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Pascal Todjinou, un éminent membre de la société civile porté à la tête de la Commission Electorale Nationale Autonome sans la bénédiction des représentants proches du Chef de l'Etat qui, à l'occasion, ont étalé toutes leurs divergences et ambitions. Face aux réalités des choses, ils ont boycotté les élections laissant le champ libre aux représentants de la minorité de prendre, semble- t-il, leur revanche.

Les représentants de la majorité présidentielle ont pratiqué la politique de la chaise vide lors de l'élection des membres de la CENA. La conséquence c'est que ces élections ont eu lieu sans leur participation effective. Sur le papier et en tenant compte des rapports des forces issues de l'Assemblée nationale, le camp de la majorité était parti gagnant. Sur les 17 membres de la CENA, 11 sont logiquement du côté du chef de l'Etat. Puisque en plus de ses deux représentants, ils devraient compter sur les 8 représentants de la majorité présidentielle et sur le secrétaire permanent du Sap/Cena également de la même sensibilité. Mais le réalisme politique a fait déchanter tout le monde. Mais encore on ne s'explique pas qu'ayant désigné depuis décembre leurs représentants, et étant numériquement majoritaire, la mouvance ne se soit pas préparée pour cette bataille. La cacophonie des ambitions a gagné les rangs et a fragilisé ce groupe qui n'a pu s'entendre sur un seul candidat au poste de président. En effet, dans ce groupe des représentants de la majorité, les candidatures étaient multiples. En plus de Codjo Atchodé, il y avait encore deux prétendants.

Les discussions initiées en leur sein n'ont pas permis de dégager une seule candidature jusqu'au moment où le doyen d'âge, Mansourou Moudachirou a annoncé les hostilités pour l'élection des membres du bureau. C'est alors qu'ils ont demandé un report pour leur permettre de s'entendre et ceci se référant au chef de l'Etat ou à défaut au président de l'Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago pour leur indiquer la conduction à tenir quant au choix du président. Malheureusement, la requête de report des élections au lendemain n'a pas marché. C'est au moment de l'adoption de l'ordre du jour qu'ils auraient pu introduire un amendement pour reporter lesdites élections. Recherchant toujours le dialogue en vue d'harmoniser leurs points de vue sur les différentes candidatures qui s'annoncent en leur sein, ils ont demandé une suspension.. Selon nos sources, à la CENA ils se seraient dirigés à la CCIB où une réunion a été tenue avec le président de l'Assemblée nationale pour s'entendre sur leur candidature. Mais Ils étaient là quand, après plusieurs appels infructueux, les élections se sont déroulées au siège de la CENA autour de 3h du matin ce mercredi. Ce qui s'est passé à la CENA le mardi ressemble à tout de point de vue aux situations vécues à l'hémicycle le 17 Décembre dernier quand il s'agissait de l'adoption de la clé de répartition devant servir de base à l'élection des membres de la Cena où la minorité s'accrochant à la répartition des postes dans les CEA avait abandonné les lieux pour protester. Le rapport de la commission des lois a été adopté malgré leur absence de l'hémicycle. Donc ce qui a pu être observé le mardi dernier est le prolongement de la guerre de positionnement commencée à l'hémicycle.

La minorité vient-elle de prendre sa revanche sur la majorité ? De toutes les façons ce résultat n'a pu être obtenu sans la collaboration des 3 représentants des députés du G 13 qui, à l'occasion, se sont ralliés à la minorité et la société civile pour donner le quorum. Maintenant que le vin est tiré, que fera la majorité présidentielle ? On peut craindre qu'elle ne puisse trouver facilement la parade. Le président de l'Assemblée nationale a tenu hier avec les membres de la majorité une longue réunion. Jusqu'à une certaine heure, ils ne s'étaient pas présentés à la plénière pour participer aux travaux.

Fortuné AGUEH