élection émergente
Le charme électoral a vécu
mercredi 2 juillet 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 02
juillet 2008
Réalités préélectorales, réalités
post-électorales. Retour sur terre pour ce peuple si choyé, si aimé, si adulé
il y a quelques mois par son magnanime président. Femmes et enfants immergents
dans les flots à Godomey, Cocotomey, Cococodji peuvent se rendre à l’évidence
du changement de cap. En 2007, leur calvaire a été carrément enrôlé par la
raison d’Etat. Les sinistrés ont pu voir le chef de l’Etat, ministres,
conseillers à la présidence, députés, préfet, maire patauger dans la boue en
leur compagnie. Expression de la solidarité de la nation émergente envers ses
fils les plus éprouvés.
L’acte et la parole ne faisant qu’un, selon la
propagande officielle, des instructions fermes aux hauts gradés de l’armée en
direct à la télévision ont mis en alerte, au pied levé, le célébrissime génie
militaire. Pompage des eaux, réquisitions de salles de classe pour reloger des
sinistrés, distributions de moustiquaires et de médicaments, élaboration de
programmes d’urgence. Autre accompagnement opportuniste de haute portée :
l’accélération de l’octroi de microcrédits. Étouffer la misère ambiante,
clamait-on. Tous les records en nombre de bénéficiaires de la campagne de
distribution de 30.000 Cfa ont été battus justement à Godomey et environs les
derniers jours d’avant municipales.
Les autres couches de la population n’ont pas été
oubliées. On a pu offrir aux Béninois une duplication des bousculades de la
faim en Ethiopie, en Somalie ou dans les Balkans durant la guerre de
désintégration de
Flairer à l’époque, une quelconque supercherie
déclencherait aussitôt l’ire des chasseurs d’apatrides. Seulement, on
s’imaginait que seuls les électorats anti-émergents devraient subir les foudres
du charme rompu. Finalement, c’est tout le pays qui devrait pâtir du revirement
d’humeur à
Le débordement de richesse prédit au titre de
l’année 2008 revu à la baisse. Très peu de discours officiel se hasarde encore
sur l’embellie des 1.000 milliards du budget général de l’Etat, les
augmentations de salaires, les grands travaux, le reversement de milliers de
contractuels dans la fonction publique et leurs conséquences. En matière de
gouvernance publique, sous tous les cieux, la rançon de la démagogie est la
désillusion. L’inamovible ministre des Finances de l’Afrique du sud, Trévor
Manuel qui ne rate aucune occasion de vanter l’engorgement des caisses de son
pays a pu voir le débordement de violence de la part des oubliés du système
dans les banlieues de Johannesburg. Le quartier latin de l’Afrique n’est
peut-être pas encore à l’état de braise incandescente.
Mais, les émergents peuvent néanmoins méditer sur
l’exemple.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1364 autres membres