"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Elucubration émergente :

L'ouverture ?
5 mai

Arimi CHOUBADE 

Cela
suppose une reconnaissance d'impasse, de cul de sac. Une erreur de stratégie. Une gouvernance désavouée. Un échec du changement et de ses inspirations. Or, depuis le 20 avril je n'ai pas souvenance avoir capté l'once d'une acceptation de défaite ou de remise en cause. Certes, les bandes annonces de célébration, de pose de première pierre, de fêtes foraines à la salle du peuple de la présidence de la République, de visites de chantiers ou de marchés ont disparu des écrans de télévision. Sans que la propagande de service n'attrape véritablement une camisole de force.

Grosso modo, elle proclame une razzia verte de Malanville à Cotonou au même moment qu'elle sollicite une ouverture. Au-delà d'un banal réglage sémantique, je ne m'empêche pas de soupçonner un état d'esprit très dérangé en ce moment dans la galactique des conseillers conventionnels ou occultes du palais de la marina. Si on n'ouvre pas, adieu rempilement en 2011. Si on ouvre trop largement, la mangeoire s'en trouve du coup encombré et des bouches vont se fermer. Par contre, en minimisant la bérézina des 20 avril et 1er mai, il y a des chances de sauver quelques strapontins. Le fameux instinct de survie. Il n'est pas caractéristique que de la vieille classe politique donc.

De sorte que l'ouverture n'apparaît que comme un simple jeu de maçonnerie destinée à boucher des trous après un orage électoral. Aucun des adeptes du colmatage ne pose le débat en des termes politiques élaborés et compréhensibles de l'opinion. Que devient le mémorandum du G13 ? Quel sort à la déclaration du 12 mars ? Rien ! Un G13 par-ci, un G4 par-là, un autre résistant ailleurs. Le temps au docteur-président de parfaire son instrument de liquidation de la vieille classe politique.

L'Opa en cours sur les institutions de la République au détour des nominations rocambolesques des prochains membres de la Cour constitutionnelle. Le traumatisme des violences préélectorales à Glazoué. Les entorses graves à la législation budgétaire dans le cadre de la gestion des fonds de l'escorte de véhicules d'occasion. La guérilla fiscale déclenchée contre des opérateurs économiques nationaux pendant que des étrangers bénéficient de passe-droits hors normes. Tout cela, absout par une opération de chaises tournantes ? On nous aurait orchestré toute une messe sur la sauvegarde de la démocratie, du respect des libertés fondamentales, des droits fondamentaux et de la liberté de presse, le 12 mars 2008 au palais des sports du stade de l'amitié de Cotonou, juste pour des questions de départements ministériels ?

C'est vrai que des amateurs du surf politique voudraient être ici et là-bas en même temps. Le pari de certains courtisans de ramener au bercail de gros calibres. Des trophées qui pourraient être monnayés en postes, marchés publics ou autres bienveillances du régime. Le gain n'est malheureusement pas automatique pour ceux qui disposent d'agendas assez ambitieux. Il faut choisir entre aller se faire caporaliser trois ans durant par un docteur-président-plus-que-Dieu et envisager de se poser en alternative crédible au passage de témoin par les urnes en 2011.

Il y a une grande différence entre un piège à rivaux et une ouverture.

 



05/05/2008
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