"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Ouverture du gouvernement aux autres forces politiques

  

 L’opposition pose ses conditions 27 juin 2008

Les tractations politiques vont bon train en ces temps où souffle un vent de remaniement ministériel. Des appels de pied et de pressions sont les moyens usités par le gouvernement à l’effet de rallier certaines personnalités politiques à sa cause. S’insurgeant contre ces méthodes et préoccupations par les questions brûlantes de l’heure, le G4, le G13 et Force clé publient la déclaration ci-après qui fixe leurs préalables à toute entrée au gouvernement.

Déclaration

La situation de notre pays devient de plus en plus inquiétante, au triple plan social, économique et politique. Nous nous trouvons à un carrefour important, où la plupart des citoyens et des organisations politiques ont espéré, de la part du pouvoir en place, un sursaut patriotique, susceptible de favoriser un dialogue fécond qui puisse sortir le Bénin de l’impasse. Mais en lieu et place d’un tel sursaut, l’Etat-Fcbe mis en place par le Président de la République, s’enfonce dans le double langage, la désinformation, l’incivisme et le dilatoire. Le G4, le G13 et Force Clé tiennent à prendre à témoin le peuple béninois et la communauté internationale par rapport à ces dérives qui mettent à mal notre démocratie et le développement harmonieux de notre pays.

1. Le blocage du fonctionnement de l’Assemblée Nationale

A deux semaines de la clôture de la première session ordinaire de l’année, session ouverte depuis le 10 avril 2008, l’Assemblée Nationale n’a pas encore totalisé dix jours de travail effectif. Pour la première fois dans l’histoire de notre processus démocratique au Bénin, l’activité parlementaire a été délibérément et abusivement bloquée pour des motifs dont seul l’Etat-Fcbe détient le secret.

2. Le refus d’installation de Conseils Communaux

Depuis la proclamation des résultats par la Cena et en violation des dispositions légales, une vingtaine de Conseils Communaux restent toujours non installés. Par divers procédés de désinformation, le pouvoir Fcbe a laissé croire à l’opinion qu’il accédait à la légitime demande populaire et que ces Conseils Communaux seraient installés le mardi 24 Juin 2008. En même temps, des représentants du gouvernement montent au créneau, sèment la confusion, justifient pourquoi il faut violer la loi et expliquent pourquoi le gouvernement comprend et accepte l’incivisme. Le même gouvernement n’a pas fait preuve de tant de compréhension face aux étudiants qui ont tenté de bloquer les activités sur le campus d’Abomey Calavi : nombre d’entre eux ont été arrêtés, traînés en justice, et le campus concerné a été militarisé ... Chacun de nous sait désormais qu’au nombre des armes favorites du pouvoir Fcbe, il y a, sinon le mensonge d’Etat, la diffusion des rumeurs, la désinformation et les abus divers qui font de moins en moins honneur à notre pays. Chacun de nous sait aussi que l’Etat Fcbe peut violer les lois, s’il veut et peut les respecter à sa guise, comme si nous étions dans une banale République où la volonté du Prince se substitue à la loi et à la légitimité populaire.

3. Les appels au« partage du gâteau »

Alors que le Bénin vit une crise alimentaire qui profite de plus en plus à quelques affairistes proches du pouvoir, que le pouvoir d’achat des Béninois s’effondre de jour en jour, que l’indépendance des institutions de la République est fortement menacée, que l’indiscipline budgétaire est érigée en mode de gestion des deniers publics, que l’unité nationale est menacée, le dilatoire règne plus que jamais. Pendant que toutes ces préoccupations sont et demeurent, en effet, sans un débat de fond et surtout sans solutions appropriées et crédibles, d’obscures délégations s’activent auprès des forces politiques, au nom du Chef de l’Etat, pour proposer des accords permettant d’associer les uns et les autres à la gestion du pouvoir, au « partage du gâteau », afin que « bouche qui mange, ne parle point ».

4. Notre position et nos propositions

Le G4, le G13 et Force Clé expriment ici publiquement leur désapprobation de la politique du double langage et de fuite en avant que pratiquent constamment l’Etat Fcbe et son Chef. Ce qui nous préoccupe, ce n’est ni la distribution de postes ministériels, ni celle d’autres prébendes indues. Ce qui nous préoccupe, ce ne sont pas les accords sans lendemain auxquels nous avons, du reste, été déjà habitués. Ce qui nous préoccupe, ce ne sont ni les grandes effusions sentimentales ni les envolées faussement patriotiques pour « notre cher peuple » et « notre cher pays », grandes phrases qui cachent autant d’hypocrisies manifestes.

Ce qui nous intéresse par contre, c’est un débat sérieux, profond, inclusif sur la gouvernance dans notre pays. C’est cela le sens et l’objet de notre engagement. Ce que nous voulons, c’est la prévisibilité, la stabilité et la maturité des décisions d’Etat. Ce que nous voulons, c’est la réduction du train de vie de l’Etat au sommet. Ce que nous voulons, ce sont des méthodes de travail qui rassurent les acteurs sociaux (hauts fonctionnaires, syndicats, opérateurs économiques, agents de l’Etat, investisseurs, etc.) afin que l’action publique se dégèle et que s’expriment les immenses potentialités dont regorge notre pays. Ce que nous voulons, c’est une politique agricole qui profite effectivement et durablement aux producteurs et non de petites mesures de circonstance ;’ onéreuses à souhait, techniquement ridicules et contre­productives à terme. Ce que nous voulons, c’est la discipline budgétaire, une meilleure qualité des dépenses publiques, le respect de la loi des Finances. Ce que nous voulons, c’est la fin des annonces spectaculaires, voire démagogiques et le début d’une gestion rigoureuse, compétente et transparente du pays. Ce que nous voulons, c’est la poursuite du processus de décentralisation par le transfert des compétences et de ressources aux Communes ;

Ce que nous voulons, c’est l’achèvement du processus de déconcentration par la désignation des chefs lieux des six (6) nouveaux départements et la nomination de leurs préfets respectifs ; Ce que nous voulons, c’est le respect de la Constitution et des lois de la République, la fin des provocations et des intimidations, des règlements de comptes et des injustices. Par conséquent, le G4, le G13 et Force Clé réitèrent leur disponibilité pour participer à un débat public sur la gouvernance de notre pays et rechercher les solutions idoines aux nombreux défis qui interpellent chaque béninoise et chaque Béninois. L’enjeu, c’est notre démocratie, c’est la paix sociale, c’est l’unité nationale, c’est le Bénin. C’est pourquoi, ces forces politiques proclament leur solidarité dans cette voie de responsabilité historique. Mais avant toute discussion, le G4, le G13 et Force Clé demandent au Président de la République, Chef de l’Etat et Chef du Gouvernement, garant du respect de la Constitution et des lois de notre pays, de prendre ses responsabilités afin que : les Conseils Communaux élus soient immédiatement installés dans toutes les Communes du Bénin, tel que prévu par la loi ; soient sanctionnés les ministres et autres responsables qui encouragent par leurs propos et leurs actes, les atteintes à l’ordre public et le refus de respecter la loi ; soient immédiatement corrigées ou que cessent les menaces, les intimidations et les mesures répressives à l’encontre des agents de l’Etat, des agents des forces de l’ordre et de l’armée qui s’acquittent loyalement de leur devoir républicain ; les travaux de l’Assemblée Nationale ne continuent pas d’être bloqués par ses partisans et son gouvernement.

Fait à Cotonou, le 26 Juin 2008

Pour la Rb Pour le Madep

Pour le Psd Pour le Prd

Pour le G13

Pour Force clé

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27/06/2008
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