"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Emergente ouverture

Pourquoi ne pas aller au gouvernement…

jeudi 8 mai 2008

Arimi CHOUBADE

Rédigé le 08 mai 2008

 

Le mandat est de 5 ans dans un régime présidentiel de séparation nette du pouvoir. C’est Yayi Boni qui a enlevé la présidentielle en 2006 avec un score sans appel de 75% comme il aime à le ressasser depuis deux ans. Ce genre de responsabilité s’assume seule. Un homme face à son peuple. Une consultation locale n’a aucun impact sur la gestion du pouvoir d’Etat. Le gouvernement ne se constitue pas au prorata du nombre de communes sous contrôle. D’où vient alors ce besoin viscéral d’ouverture ?

En tout cas, ce n’est pas pour changer de pratique et d’orientation. Le système constitutionnel béninois confère au chef de l’Etat, de façon exclusive, la conduite de la politique de la nation. Le simple fait de figurer au gouvernement n’induit aucune légitimité en dehors de celle acquise par le président de la République par les urnes. Il n’y a donc aucun moyen légal d’infléchir ses prorogatives sans passer par une élection présidentielle. L’introduction de quelques personnalités au sein du gouvernement n’a aucune autre vertu que la cosmétique et les relations publiques. Du suicide dans un contexte de vie chère et de perte des repères que de constituer une équipe de complaisance à des fins géostratégiques.

Et puis, l’idée même d’un gouvernement de large union renferme le germe d’un totalitarisme dont pourrait bien se passer une démocratie qui fonctionne normalement. La situation du Bénin n’a rien à voir avec celle de la Côte d’Ivoire, du Tchad, de la Centrafrique, du Kenya ou de la Guinée Conakry. Le besoin exprimé au sein de la classe politique des mois durant s’articule autour de l’absence d’un statut de l’opposition clair. Pas un conclave de culture de la pensée unique et des combinatoires.

La prise des décrets d’application sur la loi portant statut de l’opposition permet de faire réaliser des bons qualitatifs au système politique béninois. Tout bon démocrate conscient que ce peuple aussi mérite un système conventionné ne devrait pas biaiser avec la revendication d’une visibilité de l’adversité politique. Enfin, la notion de configuration politique consacrée par la Constitution pourrait se traduire dans les faits à travers l’animation de la vie publique. Histoire de donner un coup d’arrêt à la confusion des genres qui place la société dite civile au cœur de la grille de lecture de la « configuration politique ».

Malgré l’impressionnant dispositif de matraquage médiatique sur les populations, quelques interstices permettaient toujours d’apporter la contradiction. Marginales certes, mais suffisamment efficaces pour conjurer le processus d’abrutissement enclenché tous azimuts notamment à travers les médias du service public. A se demander si les appelants à une ouverture feraient aussi du zèle, si la pensée unique avait réussi à s’imposer. L’opinion publique n’aurait jamais pu disposer des vrais éléments d’appréciation à l’occasion du scrutin des 20 avril et 1er mai.

Et puis, il ne faut pas perdre de vue que ceux pressentis pour donner corps à cette ouverture incarneraient l’apatridie, la félonie, le siphonage des deniers publics, le soutien à la pègre. Du moins, de l’avis même de ceux avec qui ils doivent cohabiter au sein de l’ouverture. Que gagne-t-on à préférer un panier à crabes où les gens se marchent constamment sur les crocs à une cohésion ?

Que ceux, qui se ressemblent se mettent ensemble !

 



08/05/2008
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