Entre Yayi Boni émergent et un Bénin dégringolant
24 septembre, Editorial de Arimi CHOUBADE dans le journal "le Nokoué"
Il
veut un Etat fort, émergent, une croissance à deux chiffres, pauvreté zéro. De
l’ambition et de la vision. Un volontarisme qui se refuse toute espèce de
tempérance. Les certitudes ne laissent aucune place au questionnement et la
remise en cause. À entendre certains discours, le bonheur est déjà là, il
suffit de s’abaisser pour le ramasser. Incrédulité ou intime conviction ?
Le rêve est-il en train d’oublier le projet qui devait le porter ?
Première
inquiétude, la démocratie à la béninoise. Un idéal très imparfait. Les Usa,
On est
en plein dans l’amalgame autour de l’individu chef de l’Etat d’une part et
l’Etat d’autre part. L’antagoniste entre l’émergence de ce cadre des banques et
celui du Bénin. C’est acquis qu’il dispose de pouvoirs très étendus en ce
moment. Le gouvernement, le parlement. Bientôt à lui tout seul, il pourra
désigner les 7 sages chargés de « nommer » le prochain président de
Yayi
Boni est bien placé pour se rendre compte de la vulnérabilité explosive de ce
système interne. Lui a qui a pu, en quelques jours, faire fondre l’ordre établi
poussivement depuis près de 15 ans. Un parfait inconnu qui provoque de si
profondes entailles dans l’échiquier politique en un tour de main. Imaginez un
Ovni du même acabit s’installer au 10 Downing-Street de Londres au nez et à la
barbe du Labeur ou des Conservateurs. Ou un schéma semblable à
A bien
d’égard on peut même craindre de pires cataclysmes si une émergence intervient
dans les conditions actuelles. Un Bénin débordant de richesses dans un univers
sans repères clairement indentifiables pour les citoyens et porteurs de projets
de société adaptés à l’évolution des us et coutumes ne serait rien d’autre que
le Tchad, les Congo, le Libéria ou
C’est
vrai que les gens fondent beaucoup d’espoir sur le tout militaire, conformément
à la conception étriquée de l’Etat qui ne serait que puissance et muscle.
Enseignement, infrastructures, transport de matériel électoral voire
portefeuille ministériel. On ne se rend même pas compte de l’émergence d’une
bourgeoisie militaire qui flirte avec l’affairisme, les comptes en banque et de
marchés gré à gré. Un détonnant mélange d’argent, d’armes, d’uniformes et
d’esprit de corps qui ne présage rien de bon.
Le
changement aurait été averti.
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