La Can 2008 ou le Mondial 2010 ?

Rédigé le 15 novembre 2007 par Arimi CHOUBADE

Les fans des Ecureuils méritent certainement mieux que les gesticulations actuelles autour du Onze national. Les Mouri seraient désormais trop cancres pour participer à l’expédition du Ghana. Recours désespéré donc à des génies providentiels via Internet. Le collège d’entraîneurs béninois pas suffisamment baraqué pour la cause. Là aussi recours à entraîneur français au chômage. En attendant peut-être de lancer un Sos pour recruter des supporteurs au sein de la diaspora afin d’accompagner les garçons à Accra en janvier prochain. Responsables de la Fédération béninoise de football et autres cadres du ministère des Sports, quant à eux, exemptés par cette vague de chamboulement.

Seul objectif connu et affiché : la Can 2008. Les 3 mois de solde d’avance réclamés par l’oiseau rare des bancs de touche en disent suffisamment assez. Conscient qu’il est qu’après l’aventure ghanéenne débutera une longue nuit ponctuée de turbulences, d’incertitudes et de désillusions. Tout spécialiste averti du football connaît là où conduit l’improvisation et l’approximation en ce domaine. L’exemple des voisins togolais, tels des Eperviers, ayant volé très haut dans le ciel continental voire mondial avant un atterrissage en catastrophe dont personne n’ose évoquer l’épilogue.

Malgré leur carence supposée ou réelle, la prochaine Can est une propriété des Tchomogo, Omotoyossi, Sessègnon, Gaspoz et consorts emmenés par Wabi Gomez et Adjoints. Privilège acquis de haute lutte sur le terrain dans des conditions loin d’être les meilleures, à comparer avec celles offertes à leurs concurrents de groupe par leurs gouvernements respectifs. Ils demeurent les seuls à pouvoir nourrir des objectifs par rapport à la Can sans que l’on cherche à les mettre en compétition avec les « fameux » extra-Béninois qui n’existent pour le moment que dans l’imaginaire des internautes de la fédération dénicheurs de talents.

Des responsables normaux ne doivent plus s’essouffler de cette manière vis-à-vis d’une compétition dont le pays ne peut espérer logiquement que 3 matches de gala. 90 minutes x 3 suivis en direct par des centaines de millions de téléspectateurs dans le monde. De formidables moments de publicité pour un pays qui dépense déjà beaucoup pour vendre son image à l’extérieur, dit-on. Comment ignorer que les droits de retransmission de la compétition ont été arrachés par Lc2 international dont le Pdg n’est autre que notre compatriote Christian Enock Lagnidé ? Dans le contexte actuel, la présence du Bénin au ¼ de finale de la Can 2008 relèverait d’un miracle.

Il n’y a pas d’autre enjeu que la qualification pour cette compétition-là. Le véritable prochain défi du foot béninois est la qualification pour la Can et le Mondial 2010. Les éliminatoires débuteront au lendemain de la grand-messe du Ghana. Or notre onze actuel est vieillissant. Sa force réside dans l’homogénéité d’un groupe presque identique depuis près de 5 ans. À quelques exceptions près, la plupart des cadres étaient déjà présents lors de l’expédition de Tunisie 2004. Les obscures séances de maraboutage ou les matches d’exorcisme du genre de celui du 09 octobre 2007 au stade de l’Amitié ont leurs limites.

Les gens seraient plus inspirés de se projeter sur le sérieux du prochain championnat national en vue de permettre aux couleurs nationales d’être mieux défendues lors du tournoi de l’Uemoa édition 2008. À moins que le choix soit délibérément porté sur des dépenses faramineuses autour d’une expédition dont on prévoit d’ores et déjà l’issue. En considérant les dividendes pour officiels et autres intermédiaires.

A chacun ses objectifs !