"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Hérésie gouvernementale

Le clan Soglo ?

mardi 25 mars 2008

Arimi CHOUBADE

Rédigé le 26 mars 2008

 

Le « Yayisme » se trompe vraiment d’époque et de pays. Le revoilà, ce Hountondji toujours très inspiré lorsqu’il s’agit des Soglo. A l’image des Amos Elègbè et des Adrien Ahanhanzo trop heureux de pouvoir rechausser les souliers du « gouverner autrement » de 1996. À l’aide des vieilles recettes qui vont avec : le pouvoir clanique des Soglo. Comme au bon vieux temps où le même Hountondji s’insurgeait contre l’institution « Première dame ». On le voit encore scandalisé à l’idée de consacrer la modique somme de 10 millions f Cfa pour des soins à l’épouse (unique) du chef de l’Etat. Le même aujourd’hui au garde-à-vue devant le cabinet officiel budgétivore de Chantal Yayi comme il l’a fait à Marguerite Kérékou, 10 ans durant. C’est pourtant Rosine qui a payé le prix fort au nom de la modernisation des mœurs politiques. Plus aucun chef d’Etat d’Afrique francophone ne caserne désormais son épouse depuis le passage des Soglo à la tête du Bénin. Une révolution qui s’ajoute à l’instauration les micro-finances et à l’apparition des pavés.

Le clan Soglo existe. La présence du père, de la mère et du fils aîné au podium lors de la déclaration commune des plus grands partis politiques du 12 mars 2008 est tout sauf un hasard. Une famille de politiciens, principalement deux frères et leurs deux parents. Aucune personnalité politique d’envergure au Bénin ne peut l’ignorer. A commencer par le docteur-président qui a enrôlé le cadet des fils dans sa fameuse dream team. Même si certains de ses ministres s’acharnent à saccager tout ce qui reste de respectable au géniteur d’un de leur collègue encore au gouvernement. Le changement n’est pas à un inversement de valeur près. Yayi n’est-il pas plus que Dieu ? Œdipe lui-même ne s’est attaqué qu’au père géniteur ; jamais au créateur de l’univers.

Les familles de métier, le Bénin en compte des milliers. Les familles de commerçants, de forgerons, de médecins, de footballeurs, de père en fils. En la matière, Nicéphore n’a rien inventé puisqu’il fut ministre des Finances de son illustre oncle, Général alors Président de la République. Kérékou du temps de son règne a été certainement pour quelque chose dans la vocation de son fils Modeste devenu député à l’Assemblée nationale à l’issue d’un scrutin législatif réglementaire. Léhady, conseiller municipal, Galiou, député, ont également obtenu leur légitimité à travers les urnes. Les électeurs étaient bien conscients que se sont des fils Soglo sans que Hountondji ou un autre zélateur du changement ne viennent le leur rappeler. 9% des suffrages exprimés à la présidentielle de 2006 pour Léhady dans un contexte de concurrence avec 3 autres candidats (Yayi Boni, Galiou Soglo, Richard Adjaho) sortis des entrailles de son parti, la Rb.

Il a eu d’autres familles célèbres en politique au Bénin : les deux frères Houngbédji ont siégé dans le même gouvernement Kérékou 1996-1998. Au delà des frontières béninoises, l’Argentine n’a éprouvé aucun complexe à voir se succéder à la tête du pays les époux Chrichner. La légende des Kennedy a marqué l’histoire politique des Etats-Unis des décennies avant les Clinton et les Bush. Je veux bien voir le porte-parole du gouvernement Yayi essayer un commentaire désobligeant (même en privé) sur le règne sans partage de la famille Gnassingbé (très ami au docteur-président) depuis 1963 sur le Togo sans se faire débarquer. Le palais de la marina est pourtant truffé de parents et de beaux parents appelés à la mangeoire pendant qu’il est encore temps. Au moment où on demande à un élu de rougir de la confiance des électeurs du simple fait de son patronyme.

Il faudra bien plus qu’une hérésie gouvernementale pour distraire l’électorat.

 



30/03/2008
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