"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Gestion émergente

Les révélations qui confondent le gouvernement 
Ecrit par Tobi Ahlonsou   


Les députés du G4, du G13 et de l'Alliance Force Clé ont mis à nu hier au Parlement le jeu flou du gouvernement au sujet du dossier relatif à l'accord de ratification des accords de crédits et de prêts pour protéger la côte à l'Est de Cotonou.  Pour ces députés,  le gouvernement a calqué son plan de protection côtière sur l'expérience ghanéenne qui a montré déjà ses insuffisances.


«  Ce qui est plus important à retenir, c'est que les députés  lors des discussions en Commission, et à la plénière lors des premières ratifications sur ce même projet de protection côtière, ont émis des réserves quant à la technologie que le gouvernement retenait pour la mise en place des épis. Cette technologie se calque sur l'expérience ghanéenne qui a montré ses limites.  Certains députés ont dit que ce qu'ils ont vu à Keta n'est pas de nature à nous rassurer pour que tant de milliards soient investis suivant cette technologie. Le gouvernement, à l'époque, avait dit qu'il n'était pas informé de ce que disaient les députés et qu'il enverrait une mission pour constater cela. Avec grand regret, le rapport qui nous ait proposé indique qu'il sera mise en place une mission avec les députés. Il faut constater que cette mission n'est pas mise en place. Donc au plan technique, il y a quelques problèmes. Que devrait faire un député soucieux des prêts que nous contractons au nom du peuple et de nos enfants qui paieront plus tard ? »  s'est interrogé  le député Force Clé Eric Houndété dans son mot introductif à la conférence des députés du G4, du G13 et de Force Clé hier au parlement. L'honorable Houndété a, pour conclure, dit qu'il souhaite que les populations, en appréciant leur attitude intègrent la complaisance qui a été faite lors du vote des premiers projets de ratification liés à la protection côtière car on devait les rejeter compte tenu de l'aspect technique du dossier exposé supra. Pour lui, cet ajournement est une chance que se donnent les députés pour se rattraper dans l'étude rigoureuse de ce dossier et une chance au gouvernement car l'attitude normale aurait été de rejeter. L'honorable Clément Houngninou a mis l'accent sur l'aspect politique de l'ajournement. « Autant l'exécutif est digne de considération, autant le législatif l'est et autant le peuple mérite d'être respecté. Autant les ratifications participent au développement, autant la paix sociale à travers l'exécution totale des lois de la nation participe au développement. Le peuple que nous représentons n'a pas voté des lois pour que l'exécutif l'applique partiellement. La loi est permanente générale et obligatoire. Aujourd'hui, la loi du peuple sur les élections communales est violée et nous pensons que c'est un manquement à la représentation nationale. De dignes fils sont tombés pour réclamer l'installation des conseils communaux. C'est ce que nous faisons à travers le rejet de ces accords de ratifications », a-t-il indiqué. Abondant dans le même sens que son prédécesseur, l'honorable a fait observer que si aujourd'hui le gouvernement et le premier magistrat agissent comme ça, on doit craindre ce qui arrivera aux populations en 2011. « C'est craignant le pire que nous sommes en train de prendre position », a-t-il avancé. Mis à part ce volet politique, le président de la Commission du plan a dénoncé la méthode de la charrue avant les bœufs pour laquelle le gouvernement a opté. « On a voté sans ambages les premiers crédits qui sont les plus importants. Et la Banque islamique de développement a débloqué ces fonds là.  Le gouvernement a payé une locomotive avec les fonds sans se préoccuper de ce que, avant d'acheter la locomotive pour transporter les roches il faut d'abord payer du matériel et recruter les gens pour qu'ils commencent par concasser les roches », a-t-il déploré.  Pour le député Isidore Gnonlonfoun, le gouvernement et les Fcbe font du dilatoire pour liguer le peuple contre leurs représentants au Parlement alors que au moment où les ratifications dont il est question étaient programmées pour la première fois, c'est le gouvernement qui était absent à cause du sommet de la Cen-Sad.

 

 




18/07/2008
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