Gouvernement Yayi Boni :
Trop de plaisanteries !
10 janv. 2008
On croyait que le gouvernement de Yayi Boni ferait tout pour éviter la paralysie du système éducatif en satisfaisant aux différentes revendications des enseignants. Dommage, les Béninois essaient difficilement de flirter depuis deux ans avec un gouvernement têtu, un gouvernement qui préfère les confrontations et qui n’agit que pour l’image du Président de la République.
Pendant deux jours, les écoles publiques béninoises sont restées provisoirement fermées à la grande indifférence du gouvernement béninois. Les revendications des enseignants sont foulées au pied, jetées au placard à cafards sans suite. La timide volonté manifestée par les autorités béninoises n’a été que de la poudre aux yeux. Le volet Education est le dernier des soucis de Yayi Boni. Ce qui compte aux yeux du Président béninois, c’est d’abord lui. Son image, son ego et sa réélection en 2011. Que l’école béninoise soit paralysée pendant des mois, il s’en fout tant qu’il peut encore être au pouvoir et continuer à faire croire qu’il aime le Bénin et qu’il ne rêve qu’à son développement. Seul le Sénégal a compris (simplement compris !) en Afrique de l’ouest la nécessité d’investir dans l’éducation mais avec 40% du budget national, il est encore très loin de résoudre les problèmes de l’éducation au Sénégal. Mais que veut-on nous faire comprendre au Bénin ? Qu’on construit des salles de classe et qu’on engage tous les ans des contractuels ? Quels sont les chiffres fiables qui le prouvent ? Combien de francs le gouvernement béninois investit-il exactement dans l’éducation depuis deux ans ? On a bien l’impression que Yayi Boni et son gouvernement prennent les Béninois pour des gogos. Tout le reste n’est que de la pagaille, de la plaisanterie et de la diversion. Que constate-t-on, près de deux ans après nous avoir vendu le «changement» pendant les campagnes présidentielles ? Des autorités qui souvent agissent avec arrogance et mépris. Sans aucun égard pour ce peuple. Elles assurent la promotion des médiocres (pourvu que ces derniers soient de leur religion ou de leur région), exècrent les vertueux (pourvu que ces derniers ne veuillent pas fermer leur gueule). Yayi Boni et ceux qui l’entourent, foulent au pied comme ils veulent le texte et l’esprit de la loi fondamentale. Ils martyrisent, humilient et excluent tous ceux qu’ils considèrent à tort ou à raison comme des ennemis réels ou potentiels. Dans le statu quo qu’ils adoptent en temps de crise, se prépare et se lit une tragédie nationale. Il sera toujours difficile aux Béninois de comprendre que le Président de la République n’ait pipé mot face à la paralysie du système éducatif et qu’il ait par contre reçu les pèlerins revenus de la Mecque. On ne peut pas blâmer les pèlerins de s’être fait recevoir à la Marina mais on peut en revanche blâmer un Président dont le rôle se limite continuellement et dangereusement à l’inauguration de chrysanthèmes. Au lieu de nous faire croire qu’il travaille en se mettant parfois sur plusieurs fronts inutiles, Yayi Boni ferait mieux de spécifier les urgences et de se concentrer sur elles. L’éducation et la santé, sont les maillons forts de la chaîne de développement d’un pays aussi pauvre que le Bénin mais apparemment, ceux qui rabattent sans cesse les oreilles du peuple avec des termes tels que «changement» et «pays émergent», ne l’ont pas encore compris. Finalement, ce qu’on peut souhaiter à Yayi Boni et son gouvernement en cette nouvelle année 2008, c’est franchement de nous épargner leur insouciance, leur désinvolture, leur arrogance et leur incompétence.
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