"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

L'éditorial de l'Abé

Le sosie de Sarkozy

Puisque nous revendiquons au Bénin l'imitation du style Sarkozy, allons jusqu'au bout de la logique et dépassons-la. Le président français donne l'impression maintenant d'avoir appris ses leçons après les élections locales en France. Et si au Bénin, le système du changement tirait les leçons qui s'imposent avant même la tenue des communales, municipales et locales du 20 avril? La paix serait plus assurée lors des opérations électorales et les chances du changement en sortiraient plus garanties.

La leçon cruciale qui s'impose se retrouve au cœur du procès des 50 000 cartes volées. Les 11 prévenus étant tous du parti de la Renaissance du Bénin (RB) des Soglo. C'était symboliquement un ancien parti, et à travers lui, tous les anciens partis et leurs machines de fraudes électorales qui étaient en procès. Car on sait qu'il y en a! Or, à l'issue du verdict, il se trouve que les accusations manquent de preuves dans une affaire où on a entendu un commissaire de police invoquer le flagrant délit, un procureur parler d'un aveu des accusés, puis les FCBE menacer de bloquer tout le système électoral. Si la lutte contre les fraudes électorales est on ne peut plus noble, les promoteurs du changement ne peuvent y parvenir par des méthodes douteuses qui, en plus, font de la campagne gratuite pour la RB ainsi rendue victime. Telle est la leçon: la fin ne justifie pas les moyens.

Et la pertinence de cette leçon est vérifiable, presque partout dans le pays. Dans l'Alibori où m'a conduit une mission en début de semaine, une bonne partie des débats électoraux concerne la question de la liste unique FCBE. Les plus grands leaders du changement ont pris l'habitude, lors des multiples visites, de dire aux populations que si elles ne votent pas la liste unique, le régime ne ferait rien pour elles! Intimidations et campagnes déloyales et illégales ne doivent être au service du changement. Car la fin ne justifie pas les moyens.

Mais si vous en doutez, voici ma meilleure preuve. Lorsque, l'année dernière déjà, des moyens critiquables ont été déployés pour obtenir une majorité parlementaire du changement, le doute sur la loyauté des députés élus a conduit les autorités du changement à s'enfoncer dans l'utilisation de méthodes encore plus douteuses et contraires aux promesses du changement. Le bureau de l'Assemblée a été élu par des procurations signées par des députés dont certains étaient présents. La question de confiance restant entière, on ne s'étonnera donc pas aujourd'hui des troubles croissants à l'hémicycle. Pour des élections pacifiques et pour l'évènement du changement, la fin ne peut justifier les moyens pour aucun camp.

Abbé André S. Quenum



14/04/2008
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