"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

La cour constitutionnelle a tranchée :

Le dieu n’était qu’un humain…

jeudi 3 janvier 2008

Arimi CHOUBADE

rédigé le 03 janvier 2008

 

Convaincu de violation de la constitution… les gymnastiques intellectuelles n’y changent rien. Ni le bouc émissaire livré en pâture aux fêtards de la saint Sylvestre. Le grand prêtre de la marina s’est vraiment gouré dans son bras de fer avec les magistrats, selon les sages de la Cour constitutionnelle. Même si la manipulation officielle s’arc-boute désespérément sur un considérant pour se donner bonne conscience. Une certitude forte cependant, la loi fondamentale n’a pas été respectée.

Une introspection fastidieuse sur le fond du dossier n’intéresse plus grand monde. Ce qu’on sait désormais, c’est que le gouvernement ne peut se permettre de suspendre l’exécution des décisions de justice de la manière dont cela s’est effectué. Car l’ordre public ne s’applique pas seulement par rapport à la révolte des voleurs de parcelles. Il n’est pas exclu que les propriétaires eux aussi se rebiffent face au dénie de droits acquis dont ils sont les victimes. Si les voleurs aux yeux des juges peuvent troubler l’ordre public, les victimes lésées en sont également capables.

La grande leçon de toute cette histoire, c’est le déploiement d’énergie tendant à absoudre le grand chef, à tout prix. Le débarquement du secrétaire général du gouvernement, les entortillements verbaux du porte-parole de la présidence, les mélanges de genres de la presse incorporée. Plein gaze vers le blanchiment de l’honneur du chef infaillible, seul élu de la nation et qui détient son autorité de Dieu. Peine perdue pour tous ceux qui ont espéré trouver l’once d’une humilité ou d’une prise de responsabilité personnelle de celui au nom de qui tout a été rondement mené. Un limogeage pour solde de tout compte. Et peut-être la prise d’acte de la décision de la Cour, du bout des lèvres.

Le fonctionnaire sacrifié est peut-être carrent, incompétent, truqueur et tout le reste. Curieux quand même que le forfait puisse courir sur la place publique durant plusieurs mois sans attirer l’attention du docteur-président et de son gouvernement d’émergents. Curieux également que personne au sein de ce milieu de grande intelligence n’ait pris connaissance de la motion de grève des magistrats rendu public à l’issue de l’assemblée générale du 09 novembre 2007. À l’époque les substitutions opérées sur l’extrait du relevé N°35 du conseil des ministres du 15 octobre 2007 ont été soulignées noir sur blanc.

Cela traduit le mépris avec lequel le texte des magistrats a été accueilli au palais de la Marina. On n’a pas apprécié que le chef ait été ainsi désavoué et que l’on ait évoqué son « ego qui joue avec le caractère républicain et démocratique de notre Etat… ». Un crime de lèse docteur-président passible de la vindicte populaire et de la diabolisation incarnées par les badauds lancés dans les rues en guise de soutien à la décision anticonstitutionnelle du gouvernement du changement. Les juges en ont eu pour leur toge décrite comme le refuge le plus sûr de la mafia foncière. La réclame d’une paix des braves après une telle descente dans la gadoue en rajoute à l’hérésie.

Avis à tous les courtisans recasés : qu’ils n’oublient jamais que leur présence au poste sert exclusivement à assurer au grand chef une virginité éternelle.



03/01/2008
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