La paix !
La guerre civile,
parlons-en !!!
mercredi
21 janvier 2009
Arimi
CHOUBADE
Très
spirituel mon ami Sulpice Oscar Gbaguidi. Sa peur à l’usage de l’expression
« guerre civile » au sein de l’hémicycle me fait découvrir une autre
facette de cet érudit de la « stars-parade » sur Canal 3 Tv. Vestige
sans doute de son long séjour dans la cité des rois à Abomey-Bohicon : au
pays du vaudou, du tchacatou (missile mystique) et des incantations les mots
ont leur sens. La simple évocation d’un malheur dans un lieu aussi solennel que
le parlement pourrait attirer la fatalité sur le Bénin à en croire la
démonstration sur fond d’exorcisme de Sulpice. Je ne crois malheureusement pas
avoir vu mon ami et confrère aussi préoccupé lorsque Yayi Boni, le premier,
s’est offert de verser son sang devant des étudiants interloqués.
Des
mois que la plupart des productions de médias empruntent un ton volontairement
alarmiste : « Démocratie en danger » ; « violation
massive de
Que
dire du poids des symboles sur nos us et coutumes lorsque les hommes de Yayi
font constamment référence aux « patriotes »,
« apatrides », « ennemis du peuple », « complot
international » ? Un jargon inspiré d’un pays frère dont le nom
rimait encore il y a peu avec « paix ».
Les
actes susceptibles de tout chambouler dans le pays se constatent tous les jours
sans que leurs auteurs n’aient été conditionnés par des déclarations présumées
incendiaires d’opposants trop pressés. Les yayistes n’ont pas besoin du lyrisme
va-t-en-guerre de députés pour faire entrer en campagne électorale des soldats
pour le compte du regroupement politique du chef de l’Etat ou transporter du
matériel électoral ou brutaliser des élus locaux hostiles au camp
gouvernemental. Et pourquoi ne pas parler des conséquences des déviances
hérétiques du pouvoir ? Certains évangélistes très en vogue sous le
Changement n’apprécieraient d’ailleurs pas les recettes de l’exorcisme par le
silence et la condescendance, et préféreraient que l’on scande vertement le nom
du mal afin de l’extirper de la société ou de l’être possédé. À chacun ses
recettes de conjuration du mauvais sort.
On ne
saurait réduire le sort du Bénin à ce que les uns et les autres disent ou ne
disent pas. C’est la constitution qui confère au chef de l’Etat de conduire la
politique de la nation. Il dépend donc en grande partie de lui que les
différents courants en présence ne se détestent pas au point de vouloir en
venir aux armes. Les cases qui s’enflamment à Glazoué, les concurrents
politiques que l’on retrouve mort à Avrankou et à Kétou, des populations qui
s’entredéchirent à Tanguiéta, tout cela après des visites électoralistes du chef
de l’Etat ramène le pays vers la guerre civile que les avertissements de
quelques parlementaires désabusés par les ruses et les grossières manipulations
du régime.
Du
péril, il vaut mieux en parler maintenant, sinon après ? Il est tard...
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