La ruée vers l'or noir
Le pétrole…Béninois
Rédigé
le 14 novembre 2007 par Arimi CHOUBADE
Le
grand large des côtes béninoises recèlerait l’or noir. A profusion selon les
plus enthousiastes. Suffisamment en tout cas pour faire « espérer une
nation » dont la pauvreté demeure la seule richesse. Du passé de producteur
de pétrole du Bénin, les annonciateurs de bonne nouvelle n’en pipent mot. Le
liquide précieux a été ponctionné des années durant sans qu’aucune goutte ne
soit versée sur le territoire national. La seule trace visible reste la lourde
dette contractée vis-à-vis de
La
lumière ne sera jamais faite autour de ce dossier. L’amnistie est passée par
là. Les révisionnistes en profitent d’ailleurs pour faire passer la révolution
pour l’âge d’or du Bénin contemporain et moderne. Le passé pétrolifère, les
milliards de dettes, les procédures de négociation entourées du grand mystère :
abandonnés aux historiens qui ne lui trouvent aucun intérêt pour le moment. Les
différents sites vont d’ailleurs être envahis à nouveau par des prospecteurs de
tout acabit. Pour combien de temps ?
L’échec
de Kérékou dans le pétrole a un seul nom : déficit de démocratie. Lacune
corrigée sous le Bénin du changement ? Pas si sûr. Sans opposition, sans
partis politiques dignes de ce nom. Le statut de l’opposition oblige justement
le chef de l’Etat à consulter le (ou les) chef de l’opposition sur la nature du
contrat d’extraction et de commercialisation. A défaut, la loi accorde à ce
même chef de demander des comptes à n’importe lequel des commis de l’Etat
béninois en charge du dossier. Après ces consultations, les contrats passés
avec les firmes étrangères subissent l’inquisition et l’approbation du
parlement (débarrassé de tous ses suspects).
Et
puis, on ne peut parler d’extraction de pétrole abstraction faite de la
conjoncture internationale. Jusque-là les différends avec nos voisins se
résument à des querelles de terres arides et hostiles à toute exploitation
économique d’envergure. Des soupçons de ce liquide de la haine entre le Bénin
et le Nigeria ne manqueront de causer des étincelles. Le Tchad,
Un
Bénin producteur de pétrole, c’est du pain béni pour les seigneurs de la
contrebande du grand voisin. Au lieu de prendre de gros risques en essayant de
défier la grande armée nigériane, s’attaquer à un nain militaire comme le Bénin
serait du gâteau. A moins de s’engager dans une militarisation tous azimuts de
nos forces en vue de protéger les sites concernés. Un engrenage dont personne ne
peut prédire la suite. Des coups de feu quotidien sur les côtes d’un petit pays
n’ont jamais été gage de stabilité. Rien ne préserve contre les revendications
identitaires, politiques, territoriales, claniques voire religieuses. Les
dérapages éventuels d’une armée à qui on n’en demanderait trop.
Le
Bénin ne peut renoncer à une félicité de la nature en ne poursuivant pas des
enquêtes sérieuses et rigoureuses sur l’ampleur des gisements et le contrôle
sans complaisance de l’exploitation qui s’ensuivra. Mais il faut se préparer,
institutionnellement, économiquement, politiquement et socialement pour.
Un
débat national, peut-être.
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