Le Meilleur
Des meilleurs ?
lundi 26 novembre 2007, par Arimi Choubadé
Se faire applaudir d'un ministre expressément débarqué d'un conseil des ministres, d'un président d'institution constitutionnelle, d'une pléiade de têtes couronnées, de stars de musique, d'une impressionnante broche d'acteurs du développement, sur une scène de prestige, le palais des congrès de Cotonou. Il s'agit là certainement d'une célébrité. On ne peut reprocher à Aziz Abdoulaye et son institution Tam-tam d'Afrique de chercher à célébrer le Bénin voire l'Afrique qui vit. L'occident ne fait que çà : le Goncourt, les Oscars, les Palmes d'or, le Pulitzer, le Renaudot, le Nobel… Sous nos cieux, on ne punit personne, on ne récompense personne ; chacun se sert.
Après la déculottée du classement de Reporters sans frontières, la presse béninoise a bien besoin d'une célébration. Du mérite pour Tam-tam d'Afrique. Néanmoins, la spécificité de la corporation commande quelques précautions d'usage. Je trouve personnellement que le vedettariat n'y a pas sa place. Un éditorialiste de l'année fait plus médiatiquement correct que « meilleur » éditorialiste de l'année. Une redondance de ce genre peut servir à faire exploser les ventes de disque d'une star de music-hall. Pour un chroniqueur, la pertinence de l'analyse supplante de loin le nombre de tirages d'une publication ou d'audience d'une production.
Tant mieux si les Tam-tams d'Afrique ou toute autre initiative de ce genre participe à provoquer une réactivité moins négative de la part de certains consommateurs de médias. « Ces mêmes cadres qui produisent toujours les mêmes dégâts ». Qui s'échinent à actualiser chaque matin leurs catalogues de journalistes « amis » ou « ennemis ». La colère d'un apparatchik vis-à-vis d'une réflexion de chroniqueur de médias n'est d'aucune utilité pour la nation. Chaque fois qu'un questeur de l'Assemblée nationale, qu'un ministre de
Dans un contexte d'appauvrissement progressif du débat public, on comprend la passion subite autour des chroniques. Jérôme Carlos, Vincent Folly, Maurille Agbokou, Maurice Chabi, Sulpice Oscar Gbaguidi, Herbert Houngnibo (mon grand ami), Louis Tingbo. Je me suis permis un alliage d'anciens confirmés et de jeunes révélés. Il y a les autres qui ont perdu de leur superbe pour des raisons conjoncturelles. L'inspiration se nourrit également de conviction et d'un minimum d'engagement. Il ne reste qu'à leur souhaiter de retrouver au plus tôt leur rang.
Je n'ai aucune intention de bouder mon plaisir pour des questions de susceptibilité. Surtout lorsqu'on figure sur une même liste de lauréats qu'un Yayi Boni, un Rafiou Toukourou, un Tlf, un Métok, un John Sourou, un Thomas Hèmadjè ou un Justin Sossou. Pendant que Moussa Kaka égrène ses jours de détention de l'autre coté de la frontière. Une édition 2007 des Tam-tams d'Afrique qui compte d'éminents autres lauréats tout aussi prestigieux les uns que les autres chacun dans son domaine. Il fallait que quelqu'un prenne l'initiative de les révéler au grand jour. Aziz Abdoulaye l'a fait.
Merci Aziz !
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