"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Le miel

du changement

Le ‘’miel’’ du Changement attire des hommes politiques de tout acabit qui, tels des mouches, bourdonnent autour du pot pour se poser et se revigorer à l’envi de son succulent contenu. Le fumet du visqueux liquide, on le sait, a comme caractéristique de drainer vers sa douce saveur les imprudentes bestioles, insouciantes des risques qu’elles courent de s’en retrouver prisonnières, à cause de leur gourmandise. C’est un comportement tout à fait humain, et nul ne devrait faire de procès à quiconque pour ses choix et ses convictions politiques dans une démocratie qui se veut crédible. C’est la ruée vers le Changement, qui s’observe pratiquement sans état d’âme, et dont les objectifs sont désormais aussi clairs que du cristal : se positionner et rivaliser d’éloges à l’endroit du Patron afin de récolter au plus vite les dividendes d’un engagement ostensible et ostentatoire, mais mi-figue, mi-raisin. Le miel est irrésistible en effet, à l’instar du pouvoir politique qui transforme facilement en loup l’agneau mais le fait reconnaître aisément comme tel, en dépit de toutes les contorsions qu’il peut imaginer dans l’intention, à l’avance vouée à l’échec, de brouiller les cartes. Pas besoin par conséquent de loupe, pour lire dans les actes que posent les uns et les autres les motivations réelles de toutes ces simagrées qui tendent à démontrer la sincérité des différentes formes de soutien dont on nous agace au quotidien. La mouche n’a d’autres visées que celle de tirer du miel le plaisir qu’il lui procure, sans la moindre idée du préjudice qu’elle cause au propriétaire du pot. Seul le propriétaire est conscient que la mouche n’est pas le meilleur ami dans un tel partage, l’insecte étant mû simplement par son désir de se régaler, prêt à s’envoler à tire-d’aile. L’homme politique qui passe de manière spectaculaire d’un camp à l’autre est aussi frivole que la mouche. Car, hier aux côtés de Paul, avec un discours hostile à Pierre qu’il caresse aujourd’hui en léchant sans vergogne ses bottes, il inspire peu confiance et pourrait ainsi s’illustrer, un jour ou l’autre, dans des volte-face encore plus remarquables. Un homme averti en vaut deux, dit l’adage.


 Sébastien DOSSA


15/01/2009
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