"Les spectateurs joyeux"
L’adversaire n’est pas Takou…
3 juillet
Arimi CHOUBADE
Un autre palier de franchi par l’intolérance et la bêtise.
La sournoiserie et l’occultisme ne suffisent plus pour effaroucher des
écrivaillons trop impertinents. Il fallait montrer à Aboubakar Takou et
confrères la dureté de l’agression physique. D’abord un pare-brise pulvérisé
assorti d’une référence à un porté disparu. Puis quoi pour la suite ? Si
le détraqué, lanceur de brique sur le véhicule du Directeur de publication du
Béninois Libéré pouvait savoir tout le tort qu’il a fait à tout un pays à
travers son geste malheureux et gratuit. Un précieux aide-mémoire pour les
rédacteurs de rapport annuel de Reporters sans frontières.
Il n’est pas exclut que mon virevoltant confrère ait été
victime d’un crapuleux règlement de compte. Une déception amoureuse, une
querelle familiale, un différend de voisinage ? Qui sait ?
Malheureusement, je suis bien placé pour témoigner des élans liberticides en
vogue depuis l’avènement du régime du changement. Une volonté de dominance et
de caporalisation exprimée en haut lieu. J’ai donc la faiblesse de croire que
Abou paye pour ces écrits anti-conformistes ou plus prosaïquement
anti-émergents. Apparemment, la victime, elle-même ne se méprend pas sur
l’origine de ses problèmes, à entendre ses propres appréhensions après
l’attaque.
La radicalisation de l’intolérance était prévisible. Les
émergents ont envahi tous les canaux de communication pour distiller les
insultes, les menaces, les invectives et les dénigrements. Des journaux
émergents et des sites Internet ont été spécialement érigés en tribune de
triage des bons et des mauvais patriotes. Au passage, des flèches bien serties
sont régulièrement décochées aux journalistes jugés « achetés » par
les opposants. Dans un contexte où l’impunité a atteint des niveaux jamais
égalés.
Avant Takou, des maires ont subi des agressions autrement
plus violentes. Les auteurs d’actes de défiance de l’autorité de l’Etat, de
violence, d’outrages à agents publics à Glazoué, Avrankou, à Malanville, à
Ouaké et ailleurs courent toujours. Aucun préfet n’a été interpellé par le
ministre de l’Intérieur pour avoir laissé en liberté des liseurs de motion à
l’issue de manifestation non autorisée le jour où des conseils municipaux
devraient être installés. Perturbant du coup le bon fonctionnement de
l’administration territoriale. Porte largement ouverte à tous les extrémistes
de circonstance désireux de participer à cette gigantesque opportunité de
déviance collective offerte par le régime du changement. Avec autant de
délinquants en vadrouille dans le pays, le recrutement de lanceur de pierre sur
des véhicules parait un jeu d’enfant.
Pour qui, suit avec attention les « exploits » du
Béninois Libéré, on se doute bien d’où peut venir le danger. Les avertissements
de supporters autoproclamés du régime aux rédacteurs d’articles pamphlétaires
se font de plus en plus insistants et menaçants. Mais, je persiste à croire que
Abou ou n’importe quel journaliste ne saurait être considéré comme source des
errements de la gouvernance au Bénin depuis avril 2006. Il n’a pas participé au
non respect des accords de gouvernement et de législature, à la distraction de
ressources publiques des caisses du trésor public, à la hausse des prix du
ciment et des produits pétroliers, aux promesses démagogiques. Et il n’est
certainement pas candidat à la présidentielle 2011, à ce que je sache.
L’adversaire, ce n’est donc pas lui, ni Arimi Choubadé ni
aucun autre animateur de médias.
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