LITIGE ATLANTIQUE TÉLÉCOM ET SARCI SUR MOOV :
Le
tribunal nomme Anatole Chodaton administrateur provisoire
In
l’Autre quotidien
Le tribunal
arbitral a nommé sur décision datant du 30 octobre 2007 Anatole Chodaton,
gestionnaire d’entreprise, administrateur de banques et institutions
financières, comme administrateur provisoire. Une décision qui donne raison à
l’actionnaire SARCI (49%) de Telecel Bénin et dont le gérant est Séverin
Adjovi. C’est d’ailleurs lui qui a intenté une action auprès du tribunal
arbitral pour obtenir qu’une clarification soit faite de la gestion de Telecel
Bénin, suite à l’aventure isolée d’un des actionnaires des Emirats arabes,
Etisalat, qui a négocié directement avec le gouvernement sans accord avec l’un
des actionnaires importants de surcroît une société de droit béninois,
La décision dit «
Après avoir délibéré conformément à la loi et au règlement d’arbitrage et vu
l’urgence, statuant contradictoirement en premier ressort, renvoyons les
parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront ». Pourtant la décision ajoute :
« Mais vu le péril et l’urgence décidons avant dire droit : 1.Recevons les
demandes respectives des parties ; 2.Rejetons la demande de sursis à statuer de
Atlantique Telecom ; 3.Nous déclarons compétent en tant que juge du référé sur
le fondement de l’article 12 du règlement d’arbitrage en date du 12 octobre
2007 4.Faisons droit à la demande de nomination en urgence d’un administrateur
provisoire à Telecel Bénin Sa ; 5. Nommons M. Anatole Chodaton, Gestionnaire
d’entreprise, administrateur des Banques et des institutions financières, en
qualité d’administrateur provisoire de
Aspect important dans cette décision : pendant le mandat de l’administrateur
les fonctions de directeur général de la société Telecel Bénin Sa. et du
conseil d’administration de cette société sont suspendues… » Cette décision qui
est immédiatement exécutoire est l’aboutissement d’une péripétie qui a débuté
dès le 21 octobre 2007, lorsque avec le gouvernement la société Etisalat a
réussi le coup de force de se faire octroyer la nouvelle licence, au détriment
de ses partenaires Telecel Bénin et Sarci. Ce qui a été fait de connivence avec
Atlantique télécom Sa, dont il détient 70% des actions, et tout cela en
opacité, sans demander l’avis du partenaire béninois qui est Sévérin Adjovi
(Sarci détenant 49% du capital de Télécel Bénin).
Par
ailleurs, le tribunal arbitral constate que la « continuation de l’exploitation
du réseau dans les conditions précitées, laisse subodorer des accords ou des
liens entre l’administration de la société Télécel Bénin Sa, qui est sous le contrôle
de l’actionnaire majoritaire Atlantique Télécom Sa alors que cette dernière est
elle-même sous le contrôle direct de Etisalat qui est à l’origine de la
création de la société Etisalat Bénin sa et de la signature du protocole en
date du 21 octobre 2007 avec le gouvernement. Le tribunal estime que cette
mésintelligence ne garantit pas la sauvegarde des éléments du fonds de commerce
et la continuité de Télécel Bénin. Tous ces éléments graves pour l’avenir de
Télécel Bénin et contraires aux accords statutaires de tous les partenaires au
départ, constituent un péril imminent qui a conduit le tribunal arbitral à
adopter une procédure d’urgence et à prendre des mesures conservatoires.
L’arbitrage s’entendant la célérité dans le règlement d’un contentieux, d’autant
que le problème lié à la constitution du tribunal arbitral est déjà réglé par
le juge des référés du tribunal de première instance de Cotonou dont l’acte est
exécutoire, que le recours en inconstitutionnalité n’est pas suspensif de
l’ordonnance du juge et que la clause compromissoire est un contrat dans une
matière, où les parties ont la libre disposition de leurs droits, et par
conséquent, un mécanisme conventionnel de règlement des litiges entre les
actionnaires, des actionnaires qui ont eux-mêmes prévu d’user de cette clause
compromissoire en cas de litige ! Voilà en gros l’argumentaire qui a permis au
tribunal arbitral d’affirmer sa compétence à gérer ce dossier urgent dans
l’intérêt de Télécel Bénin. Il reste à savoir, jusqu’où peut aller chacun des
acteurs du dossier et surtout comment l’Etat va devoir s’arranger avec
l’actionnaire qui vient d’obtenir la nomination d’un administrateur provisoire
pour voir claire dans une gestion on ne peut plus opaque d’une des plus grandes
sociétés de gestion Gsm du Bénin. Ce rebondissement pose la question de la
validité désormais de l’accord que Etisalat a conclu de façon solitaire avec le
gouvernement alors que le réseau ne lui appartient pas et que cette décision
peut pousser Sarci à prendre des mesures pour mettre fin à cette
exploitation du réseau Moov conclue unilatéralement avec le gouvernement.
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