Marche de soutien :
3 décembre 2007 -In la presse du jour
Les rois d’Abomey aussi !
Boni
Yayi pourra-t-il réussir là où son prédécesseur a échoué ? Les deux rois
qui partagent le royaume (il n’est royaume que dans l’esprit de ceux qui y
croient encore) ont décidé d’avoir une même carte de militant de parti
politique. Leur parti, vous vous en doutez, c’est Boni Yayi. Le week-end qui
s’est achevé a vu se produire un évènement inédit. Les rois (comprenez que le
sens est galvaudé) sont descendus de leur hamac pour marcher…..contre la corruption
et pour soutenir leur parcelle de représentativité : Armand Zinzindohoué.
Les rois d’Abomey, on le savait, sont capables d’exploits, pour peu qu’ils
aient les moyens. Une démonstration de force qui contraste avec le style, le
sens et la manière de faire des rois de cette cité historique. Dans les manuels
d’histoire, on nous avait enseigné que les rois se déplaçaient en hamac. S’ils
en sont arrivés à la marche, c’est bien que le changement a atteint nos
royaumes. Faut-il déplorer cet état de choses ? Bien sûr que oui. Bien sûr
que non. Autrement une nuance est à observer pour ne pas paraître ridicule. Le
changement est parvenu à modifier les us et coutumes de la tradition royale.
Les rois et leurs royaumes se modernisent. Il est vrai que personne ne les prenait
plus très au sérieux si ce n’est le bétail électoral qu’ils sont capables de
drainer pour les politiques. Sinon, ils sont comme des chefs de collectivités.
D’ailleurs, l’entrée de la royauté en politique politicienne a fait aujourd’hui
que tous les chefs de collectivités se sont improvisés rois. Des sujets,
peut-être qu’ils en ont encore. Mais j’en doute car la scolarisation a fait
bien de chemin. Et, avec la volonté du gouvernement républicain de faire de la
scolarisation des jeunes filles une priorité, il faut bien craindre un
dépeuplement des cours de fortune qu’ils président. Dans la forme, c’est un
scandale. C’est une anomalie. Ils ont dû oublier qu’ils incarnent des symboles.
Symbole de pacotille, mais symbole quand même. Un roi ne marche pas. On le
déplace. Si les frères ennemis se résolvent de se mettre ensemble
(enfin !) pour parler un langage de concorde nationale, c’est un fait à
encourager. Mais c’est une façade car les larmes de la désunion sont bien
perceptibles au-delà du sourire en coin des " deux capitaines " qui
conduisent le bateau royal. La marche vise à soutenir le Président de
Herbert
Houngnibo
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