"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Municipales janvier 2008 à Cotonou :

Pourquoi pas Nicéphore Soglo encore !

17 sept. 2007 - On le savait depuis très longtemps, les militants et sympathisants de la coalition Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) ont commencé à faire campagne pour les municipales au lendemain des résultats des élections législatives. A l’heure actuelle, de par leurs agitations incultes et de par leurs politiques d’intimidation, ils ont même mis la charrue avant les bœufs en commençant déjà à battre campagne pour l’élection présidentielle de 2011. L’objectif majeur de cette coalisation qui soutient le chef de l’Etat béninois est d’écraser et de neutraliser la concurrence en ravissant tout sur son passage. C’est du moins ce qu’il est à comprendre des gesticulations actuelles de la FCBE qui s’apprête à conquérir la mairie de Cotonou. Mais monsieur le Maire n’a évidemment pas dit son dernier mot.


Cotonou, le bastion traditionnel de la Renaissance du Bénin (RB) de Nicéphore Soglo risque de basculer dans le camp de la coalition FCBE. C’est une éventualité très dangereuse pour notre démocratie mais qu’à cela ne tienne, Yayi Boni y met en ce moment les moyens financiers et se bat stratégiquement pour envoyer définitivement l’ancien Président de la République à la retraite et pour tuer le parti de la renaissance du Bénin. Yayi Boni et sa bande ne cessent de faire miroiter l’illusion : ils inventent tout et tout le monde commence à se rendre compte de leurs manèges. L’argument servi aux Béninois, c’est que le Président de la République veut «faire du Bénin, le Singapour de l’Afrique» (sic) et que de ce fait, il ne peut réaliser ce projet sans avoir la capitale économique dans le giron de la coalition qui soutient son projet de société et ses actions. L’argument ne convainc personne en réalité et on a même envie de pouffer de rires si l’enjeu pour ces menteurs de la République, n’était pas de distraire le peuple béninois. Le Béninois le moins averti sait que ce gouvernement dit de «Changement» est champion de tapages et de folklores. Faire croire aux citoyens Béninois que le développement du Bénin passe par la conquête de la mairie Cotonou, c’est prendre tous les citoyens pour des «good-for-nothing». Nicéphore Soglo, on l’aime ou on le déleste mais il est avant tout, l’homme qui s’est évertué à transformer l’image peu reluisante de pourriture qu’offre Cotonou aux visiteurs. Dans sa politique de modernisation de la ville par exemple, l’ancien Président et ses collaborateurs ont voyagé aux quatre coins du monde pour quémander jumelages, moyens financiers, camions bennes, poubelles, etc. S’ils n’ont pu rien faire face à l’insécurité criante et affligeante dans la ville, c’est parce que le projet de création de la police municipale dont ils étaient porteurs, a été saboté par des politiciens malintentionnés. La création de nouvelles taxes pour aider au fonctionnement de la ville ainsi que le paiement de stationnements semblent moins enthousiasmer les Cotonois. Finalement, tout n’est pas rose à la mairie de Cotonou et les grandes gueules de la FCBE qui blâment la mairie ne sont que de mauvaise foi. Comment demander l’impossible à une municipalité de près de deux millions d’habitants et qui ne dispose que d’un budget ridicule d’un peu plus de sept milliards de FCFA ? L’inondation, l’insalubrité, l’assainissement, la réalisation d’infrastructures restent encore les plus gros problèmes auxquels les Cotonois sont quotidiennement confrontés. Mais avec si peu de moyens, on peut mettre au défi la coalition FCBE de faire mieux dans les mêmes circonstances.

De la hauteur républicaine, tout de même !

Beaucoup de Béninois (peut-être sont-ils majoritaires ou minoritaires, c’est selon) considèrent encore aujourd’hui que l’échec de Soglo en 1996 constitue une si grave erreur des Béninois et que le simple fait de lui concéder la municipalité de Cotonou à vie ne serait pour lui qu’une toute petite consolation. Il le mérite, selon eux. Il est vrai Nicéphore Soglo fait partie des Béninois qui aiment leur pays. Il s’est battu pour un début de modernisation du pays notamment sa capitale économique mais il n’a pas su éviter de tomber dans les méandres de la politique politicienne ayant conduit à sa perte. Maire de Cotonou, Soglo l’a accepté par hauteur républicaine, par conviction et par amour car, il est tout à fait rare dans l’histoire du monde et dans la démocratie moderne, qu’un chef d’Etat ayant perdu sa réélection, se présente aux «simples» municipales. Nicéphore Soglo par sa grande culture intellectuelle, sa sagesse et sa grandeur d’esprit, s’est hissé au-dessus de toutes les considérations traditionnelles, il s’est défait avec élégance de tout égoïsme caractériel pour se mettre au service de cette ville qu’il aime profondément et pour laquelle il s’est personnellement investi au cours de son mandat présidentiel. Dans sa quête sans cesse du bien-être des Cotonois, le maire au cours de l’un de ses voyages en France l’an dernier, a même failli se faire assassiner par des cambrioleurs qui l’ont dépouillé et humilié comme un vil personnage. Mais toutes ces difficultés de la mission n’ont cependant pas l’air de l’ébranler, malgré son âge avancé. De par son autorité, son intégrité, sa générosité, son dévouement et ses expériences, Nicéphore Soglo a tout simplement le profil du maire idéal s’il peut avoir les moyens de ses ambitions et de sa politique. Mais ce sont les électeurs cotonois qui le jugeront et qui trancheront. De toute manière, confier la mairie de Cotonou à la RB, au PRD, au PSD ou à tout autre parti politique, pourquoi pas ? En revanche, laisser tomber la mairie de Cotonou dans l’escarcelle de la coalition FCBE, c’est un NON catégorique !



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19/09/2007
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