"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Musèlement de la presse par le gouvernement béninois :

4 févr. 2008

La démocratie en danger !

 Il y a quelques jours, Lionel Agbo, porte-parole de la présidence, s’est fait inviter au journal télévisé de l’ORTB pour répondre au nom du Chef de l’Etat aux allégations médiatiques selon lesquelles, Yayi Boni serait le commanditaire de la tentative d’enlèvement dont a été victime Pascal Todjinou, le nouveau Président de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA). L’invité du Vingt-trois heures n’était pas seulement venu démentir les faits, il a publiquement déclaré que l’Etat veillera désormais aux contenus de toute publication.

On savait que Lionel Agbo était une grande gueule vide. On savait qu’il était un jeune drogué du pouvoir qui s’est déjà présenté à l’élection présidentielle en 1996, en 2001 et en 2006 sans jamais atteint les 5%. Ce que, en revanche, on ne savait pas, c’est que ce monsieur a personnellement des ambitions dictatoriales. Aujourd’hui propulsé porte-parole de la Marina, il fait la pluie et le beau temps et se croit tout permis dans notre démocratie. Pour défendre son maître à penser, Lionel Agbo affirme gratuitement et sans ambages que des opposants au régime du Président sont en train de comploter pour déstabiliser et pour provoquer une «insurrection armée généralisée». Il est connu que lorsque Yayi Boni se sent en perte de popularité, il crée des histoires insensées pour semer la confusion dans les esprits afin de s’attirer la sympathie des Béninois. Yayi Boni est-il le commanditaire de la tentative d’enlèvement du Président de la CENA ? On ne le saura jamais avec précision mais on peut tout de même comprendre dans les agitations puériles du Porte-parole de la Présidence, que le Président béninois a bien des choses à se reprocher dans cette affaire. Toujours selon les dires de Lionel Agbo, «désormais, le Président de la République prendrait ses responsabilités et réprimerait tout journal qui diffuserait des articles sans preuve et d’un certain contenu… » De quelle répression parle-t-il ? Cet hyper royaliste sait-il de quoi il parle ? Finalement Lionel Agbo n’est qu’un pauvre arrogant, un arriviste sans scrupule et un vil incitateur au crime contre la démocratie. Quel est aujourd’hui le journal béninois qui a le culot de critiquer les actions du Chef de l’Etat ? Veut-on nous faire croire que le Bénin est un paradis où tout est toujours pur et beau ? Le rôle du journaliste est-il de faire plaisir à un gouvernement ou à un Chef de l’Etat en faisant fi des misères que vivent les populations, de l’enrichissement illicite ou encore des assassinats et tentatives d’assassinats politiques ? Que ce soit clair et compris, Yayi Boni et tous ceux qui l’entourent n’ont qu’un seul souci politique : tuer la démocratie béninoise acquise de haute lutte. Tout le monde sait que la campagne électorale conduite par Yayi Boni en 2006 a été financée par le groupe français Bolloré ! Il est inutile de vouloir démontrer le contraire en continuant sans cesse de cacher la réalité aux Béninois. Ce qui est encore plus révoltant dans le comportement du soi-disant porte-parole de la Présidence, c’est que cet homme tenait encore il y a quelques mois des propos enflammés sur la démocratie et la liberté de la presse. Se proclamant représentant de la société civile, il a voulu se faire un nom en improvisant une marche pour la défense des consommateurs de la téléphonie mobile GSM. L’hypocrisie et le ridicule ne tuant pas au Bénin, il a suffi qu’il soit bombardé porte-parole de la Présidence pour que les Béninois sachent les vrais mobiles de ses prétendues «luttes» antérieures. Mais l’histoire de notre peuple a définitivement condamné depuis 1989, les criminels politiques et les thuriféraires du despotisme du régime de marxisme léninisme. Yayi Boni et Lionel Agbo n’ont désormais plus le choix. S’ils continuent leurs manœuvres, ils connaîtront sans cesse la condamnation générale du peuple. Qu’il soit en mission politique ou qu’il veuille délibérément avilir l’image démocratique du Bénin, Lionel Agbo connaîtra l’humiliation du peuple béninois à chacune de ses sorties médiatiques. La démocratie béninoise est un solide héritage à sauvegarder à tout prix et quelles que soient les intimidations de Yayi Boni et consorts, une presse digne du nom, ne peut se laisser avoir si facilement. Seule la peur est l’ennemie de la démocratie et en tant fervents adeptes de la démocratie, les Béninois ne voient que du vent dans les menaces du Chef de l’Etat et de son porte-parole.




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04/02/2008
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