Nicéphore Soglo vilipende Yayi Boni sur RFI :
24 mars 2008
L’ancien
Président de la République du Bénin, n’est pas connu pour être aussi
critique à l’égard de son ex-protégé devenu Président de la République.
Mais la semaine dernière sur les antennes de Radio France
Internationale (RFI) [Ecouter],
Nicéphore Soglo n’y est pas allé de mains mortes. Il a assommé sans
gants et de manière frontale Yayi Boni et sa politique gouvernementale.
Une véritable interview au vitriol, qui montre que le Tout-puissant
Yayi Boni n’est finalement qu’un Président très fragile et très
facilement humiliable.
«La démocratie béninoise est gravement menacée… Yayi Boni ne croit absolument pas à la démocratie…Il pense fondamentalement que les peuples noirs ne sont pas mûrs pour la démocratie… Il applique au Bénin ce qu’il a vu au Togo… Les programmes des chaînes de télévisions ressemblent comme deux gouttes d’eau aux programmes de télévisions au Togo du temps d’Eyadema père… Les quatre chaînes de télévisions nationales ne font que le one-man-show permanent du Président… Il y a aujourd’hui au Bénin, une grosse atteinte à la liberté de la presse et à la liberté tout court… On n’a pas un guide timonier mais un messie… Le Togo Nouveau est devenu le Bénin émergent…Yayi Boni s’est trompé de pays et d’époque… ». Les mots sont forts, très forts. De mémoire de Béninois, on n’a jamais entendu un ancien Président aussi dur publiquement à l’égard d’un Président en exercice. Il n’emploie pas le mot dictateur, mais les références qu’il fait en disent long. Sans complaisance et sans retenue, Nicéphore Soglo compare le Bénin actuel au Togo du temps du césar Gnassingbé Eyadema et au Zaïre du temps du tyran Mobutu Sese Seko. Mais la question que cet entretien assez audacieux suscite est de savoir pourquoi l’ancien Président a attendu si longtemps avant de se prononcer sur la situation du pays. Cette sortie ne serait-elle pas qu’une sortie en trompe-l’œil en ces temps de campagnes électorales pour un candidat en quête d’une réélection à la mairie de Cotonou ?
A bien analyser l’interview, on se rend bien compte que Nicéphore Soglo cherchait depuis très longtemps une occasion propice pour descendre le Président de la République. Il a accumulé frustrations sur frustrations, déceptions sur déceptions sur toute la ligne depuis deux ans pour un Président dont il a soutenu la candidature et avec lequel il a signé un pacte de gouvernement. «Je pensais qu’avec le temps, il [ndlr : Yayi Boni] finirait par se reprendre mais… j’ai perdu la face», a-t-il martelé. L’occasion des campagnes électorales ne pouvait être que le meilleur moment pour lui. L’interview ayant été donnée sur RFI, une station de radio largement écoutée en Afrique et dans le monde, traduit la volonté du Maire de Cotonou de mettre le monde entier à témoin au sujet des méthodes de gouvernement d’un Président dont on semble dire du bien à l’étranger. Elle montre très clairement que l’ancien Président, ayant été réellement le premier à diriger le Bénin démocratique, tient personnellement à protéger cet héritage important et inhérent au développement économique du pays. Il est aujourd’hui très facile et très aisé au Président Soglo de critiquer Yayi Boni sur ses apparitions permanentes sur les antennes de l’ORTB et les autres chaînes privées. Mais lui aussi à l’époque, n’était pas moins omniprésent sur l’ORTB. Le problème avec l’ORTB, c’est qu’il va, à tout prix, falloir d’abord choisir les bonnes personnes à la place qu’il faut et surtout changer la mentalité des dirigeants de l’office. S’il faut continuer à nommer des dirigeants qui pensent que la télévision publique est la télévision du Président de la République et de son gouvernement, c’est qu’on n’est pas prêt de sortir de l’auberge.
Nicéphore Soglo a également dénoncé avec rigueur les marches de soutien tous azimuts qui s’organisent à travers le pays pour soutenir les actions de Yayi Boni. Il a évoqué avec beaucoup d’amertume et d’ironie «la création de nouvelles professions de circonstances» tels que des marcheurs, des rassembleurs, des porteurs de haut-parleurs, des lecteurs de motion et des vendeurs d’eau. Si effectivement, tout ce que le maire de Cotonou a affirmé dans cette interview RFI est totalement avéré et dénué de tout opportunisme, c’est que le Bénin va mal, très mal. Nicéphore Soglo a donc tapé du poing sur la table, il a indiqué la voie à suivre pour sauver la démocratie. Une voie que les autres leaders de l’opposition ne peuvent ne pas emprunter.
«La démocratie béninoise est gravement menacée… Yayi Boni ne croit absolument pas à la démocratie…Il pense fondamentalement que les peuples noirs ne sont pas mûrs pour la démocratie… Il applique au Bénin ce qu’il a vu au Togo… Les programmes des chaînes de télévisions ressemblent comme deux gouttes d’eau aux programmes de télévisions au Togo du temps d’Eyadema père… Les quatre chaînes de télévisions nationales ne font que le one-man-show permanent du Président… Il y a aujourd’hui au Bénin, une grosse atteinte à la liberté de la presse et à la liberté tout court… On n’a pas un guide timonier mais un messie… Le Togo Nouveau est devenu le Bénin émergent…Yayi Boni s’est trompé de pays et d’époque… ». Les mots sont forts, très forts. De mémoire de Béninois, on n’a jamais entendu un ancien Président aussi dur publiquement à l’égard d’un Président en exercice. Il n’emploie pas le mot dictateur, mais les références qu’il fait en disent long. Sans complaisance et sans retenue, Nicéphore Soglo compare le Bénin actuel au Togo du temps du césar Gnassingbé Eyadema et au Zaïre du temps du tyran Mobutu Sese Seko. Mais la question que cet entretien assez audacieux suscite est de savoir pourquoi l’ancien Président a attendu si longtemps avant de se prononcer sur la situation du pays. Cette sortie ne serait-elle pas qu’une sortie en trompe-l’œil en ces temps de campagnes électorales pour un candidat en quête d’une réélection à la mairie de Cotonou ?
A bien analyser l’interview, on se rend bien compte que Nicéphore Soglo cherchait depuis très longtemps une occasion propice pour descendre le Président de la République. Il a accumulé frustrations sur frustrations, déceptions sur déceptions sur toute la ligne depuis deux ans pour un Président dont il a soutenu la candidature et avec lequel il a signé un pacte de gouvernement. «Je pensais qu’avec le temps, il [ndlr : Yayi Boni] finirait par se reprendre mais… j’ai perdu la face», a-t-il martelé. L’occasion des campagnes électorales ne pouvait être que le meilleur moment pour lui. L’interview ayant été donnée sur RFI, une station de radio largement écoutée en Afrique et dans le monde, traduit la volonté du Maire de Cotonou de mettre le monde entier à témoin au sujet des méthodes de gouvernement d’un Président dont on semble dire du bien à l’étranger. Elle montre très clairement que l’ancien Président, ayant été réellement le premier à diriger le Bénin démocratique, tient personnellement à protéger cet héritage important et inhérent au développement économique du pays. Il est aujourd’hui très facile et très aisé au Président Soglo de critiquer Yayi Boni sur ses apparitions permanentes sur les antennes de l’ORTB et les autres chaînes privées. Mais lui aussi à l’époque, n’était pas moins omniprésent sur l’ORTB. Le problème avec l’ORTB, c’est qu’il va, à tout prix, falloir d’abord choisir les bonnes personnes à la place qu’il faut et surtout changer la mentalité des dirigeants de l’office. S’il faut continuer à nommer des dirigeants qui pensent que la télévision publique est la télévision du Président de la République et de son gouvernement, c’est qu’on n’est pas prêt de sortir de l’auberge.
Nicéphore Soglo a également dénoncé avec rigueur les marches de soutien tous azimuts qui s’organisent à travers le pays pour soutenir les actions de Yayi Boni. Il a évoqué avec beaucoup d’amertume et d’ironie «la création de nouvelles professions de circonstances» tels que des marcheurs, des rassembleurs, des porteurs de haut-parleurs, des lecteurs de motion et des vendeurs d’eau. Si effectivement, tout ce que le maire de Cotonou a affirmé dans cette interview RFI est totalement avéré et dénué de tout opportunisme, c’est que le Bénin va mal, très mal. Nicéphore Soglo a donc tapé du poing sur la table, il a indiqué la voie à suivre pour sauver la démocratie. Une voie que les autres leaders de l’opposition ne peuvent ne pas emprunter.
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